Traveller

Chauffeur, si t'es champion, appuie sur l'champignon (nucléaire)


Scénario pour Traveller.


Ce scénario a pour cadre l'univers de Traveller, époque Classic, mais fait référence aux règles de GURPS 4. Son action, située sur Tarkine, l'un des mondes du District 268 des Marches Directes, prend place entre celles de Dangerous Allegiances (dans Spinward Encounters) et de Tarkine Down (dans le JTAS n° 12), et explique les quelques divergences mineures existant entre les descriptions de ces deux scénarios.

Note : certains évènements servant de toile de fond à ce scénario sont inspirés du scénario Rowsion II de Kenneth C. Campbell pour Space Opera, paru chez FGU en 1982. Cependant, connaître l'un de ces scénarios n'empêche absolument pas de jouer l'autre.

Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin...


Tarkine

Les personnages, circulant sur la route des Marches, sont arrivés à Tarkine (Marches Directes / District 268 1434), système indépendant sous influence impériale, dépourvu de géante gazeuse.

Tarkine :
Spatioport de classe C
Diamètre 6.200 km
Atmosphère standard
60 % d'océans
Trois millions d'habitants (conformément à The Spinward Marches Campaign ; le scénario Tarkine Down indique par erreur six millions)
Gouvernement sous influence impériale (et en partie plus ou moins secrètement financé par McClellan Factors)
Index règlementaire faible (2 : sont interdits les armes à énergie, les pistolets indétectables par les détecteurs standards, les explosifs et les gaz létaux) ; l'atterrissage de vaisseaux spatiaux n'est autorisé qu'au spatioport de Moffett
Niveau technologique local 7 (équivalent années '70)

Base du SIEI
Zone orange (en raison de soulèvements répétés contre le gouvernement contrôlé par l'Imperium, organisés principalement par l'Alliance pour l'Indépendance de Tarkine (APIT), et surtout par l'un des partis qui la composent, le Mouvement de Résistance Populaire de Tarkine (MRPT), un parti politique considéré comme terroriste par l'Imperium mais qui a le soutien tacite d'une partie de la population (le MRPT est secrètement noyauté par l'Ine Givar))

Moffett, le spatioport bas (il n'y a pas de spatioport orbital), où se trouve la base du SIEI, est en bordure de la Bronda, fleuve qui traverse également la capitale Delis (22.000 habitants) située au nord, à quelques kilomètres en aval. Il y a des quais le long du fleuve, mais l'essentiel du trafic de personnes et de marchandises entre le spatioport et la capitale se fait sur l'autoroute qui va de Delis au spatioport et continue vers le sud (autoroute construite grâce à l'argent rapporté à l'époque par la piraterie).
Le spatioport bas mesure environ 25 km² (5 km de côté, base du SIEI incluse) et est sous le contrôle direct de l'Imperium, protégé par un bataillon des troupes stellaires (sous le commandement d'un lieutenant-colonel (Rolf Kubasik), ce qui montre l'importance que l'Imperium attache à sa présence sur Tarkine ; ces troupes assurent la sécurité du spatioport, de l'ambassade impériale et du palais présidentiel). Du fait de l'insurrection menée par l'APIT, les accès au spatioport (dont l'enceinte est solidement clôturée sur trois côtés, le quatrième étant longé par le fleuve) sont protégés par des obstacles. Outre la base du SIEI, on y trouve un gros bâtiment administratif, des installations de raffinage de carburant et des cuves (enterrées), et plusieurs bâtiments de petite taille contenant des installations de maintenance et de réparations, des moyens de transmissions, et quelques divertissements. Il n'y a que peu de plate-formes d'atterrissage pour les vaisseaux privés ou commerciaux, et d'entrepôts, et presque pas d'établissements commerciaux installés juste à l'extérieur de la ligne d'extraterritorialité. L'ambiance est plutôt celle d'un camp fortifié que celle d'un spatioport normal. La sécurité est stricte, et quitter l'enceinte pour faire un petit tour en ville n'est pas recommandé.
La population vit dans quelques petites villes éparses, et surtout dans des villages ou des fermes isolés.

Les paysages de Tarkine (forêts vierges, vallées couvertes de jungles, falaises côtières et autres) et ses climats relativement tempérés attirent beaucoup de touristes (plongée, safari photo, tours aériens, etc...). Pour protéger les écosystèmes locaux, tous les visiteurs qui quittent l'enceinte du spatioport subissent une procédure de décontamination biologique lourde (et coûteuse). L'introduction d'espèces étrangères est rigoureusement interdite (la florissante et prospère agriculture locale n'exploite que des plantes et animaux indigènes). Les groupes de touristes se font généralement escorter par des gardes nombreux et bien armés, mais il arrive que ceux-ci soient débordés par le MRPT (ou que ce dernier ait placé des agents en leur sein) lors d'attentats terroristes ou d'enlèvements ; ces attaques sont rares, mais préoccupantes.

Les PJ se voient proposer une mission par Ogam Jentarzik, l'administrateur responsable de la base locale du SIEI, à la demande d'un des administrateurs civils de Tarkine, Glon Lehrven, commissaire au développement et à la colonisation.
Il s'agit de convoyer un camion de fournitures variées (outils, matériaux de construction, médicaments, fichiers informatiques (logiciels, films, etc...), produits phytosanitaires, pièces de rechange pour divers appareils (principalement agricoles), etc...) vers Catena, une ferme récemment établie dans une région éloignée du continent.
Évidemment, vue l'ambiance de camp retranché qui règne au spatioport, les PJ hésiteront peut-être à en quitter la relative sécurité pour aller s'aventurer sur une planète dont la population est globalement hostile à la présence impériale. Jentarzik s'efforcera de les rassurer :
"Vous laissez pas impressionner. Évidemment, nous on évite d'aller se promener souvent hors de l'enceinte du spatioport, mais des types qui y vont pour bosser, et dans l'intérêt des habitants en plus, ça ne risque pas grand-chose. Regardez tous les touristes qui viennent ici, et il n'y a quasiment aucun problème... La population est tellement peu nombreuse et tellement éparpillée que les chances de croiser quelqu'un tombent à zéro dès qu'on s'éloigne du spatioport et de Delis. Donc il suffit de prendre un minimum de précautions, mais pas plus que sur n'importe quelle autre planète à habitat dispersé et police en sous-effectif. Le taux de criminalité est bas, et le côté "entraide" qu'on trouve sur ce genre de monde en cours de colonisation joue à plein. Évitez juste d'arborer des uniformes du SIEI ou des insignes impériaux, et tout ira bien."

Si les persos demandent une protection militaire, Jentarzik téléphonera au lieutenant-colonel Kubasik pour leur obtenir une escorte, composée d'un sergent (Paulus Lengramm) et de deux soldats (Dirk Hastenn et Romuli Perskol). La présence de ces hommes en scaphandre de combat (battledress) et armés de FGMP rendra méfiants, voire hostiles, les autochtones auxquels les PJ auront affaire.

Le camion est un Hugheston modèle FH-4800 (101 Vehicles p 30, entrée 60). Il peut transporter 150 m³. Jentarzik suggèrera discrètement aux PJ qu'ils peuvent compléter leur cargaison avec diverses marchandises qu'ils pourront vendre ou échanger auprès des indigènes (produits de luxe et divertissements licites ou illicites (cette dernière catégorie n'est pas très vaste sur Tarkine) constituent un choix évident, mais les persos penseront peut-être à d'autres produits tels que des armes). Il reste environ 20 m³ de libres.

Hugheston FH-4800 :
TTL 8 (GTL 8)
PV : 21 t
PTAC : 180 t
vitesse maximum : 95 km/h sur route, 20 km/h hors route
radio : portée 5.000 km
cabine deux places (si les PJ sont accompagnés d'une escorte, la cabine sera bien étroite, la zone kitchenette et couchette étant "envahie" par la présence des militaires et de leur barda) (pour la cabine, on peut s'inspirer du plan de The Drifter (Chromebook I pp 88/89 ; V.F. : Le Cargo, Chrome pp 73/74))
cargaison : 150 m³
réservoir : 4 m³


Je suivais l'autoroute, en direction du sud

Les PJ, quittant le spatioport, prennent l'autoroute en direction du sud, longeant la Bronda (sur sa rive droite) vers l'amont et s'éloignant donc de la capitale Delis. L'autoroute est large, avec un bon revêtement, et la circulation y est presque nulle. L'itinéraire à suivre est clairement indiqué par le système planétaire de géolocalisation par satellites, il fait beau, c'est le printemps, le paysage verdoyant (champs cultivés, prés et vergers) est magnifique, bref, tout va bien.
200 km plus loin, l'autoroute se termine dans la petite ville de Giom (3.000 habitants). À partir de là, les PJ vont circuler sur le réseau secondaire de Tarkine : des pistes à peu près planes, souvent étroites (elles sont faites pour des VTT (véhicules tout-terrain), pas pour des engins comme celui que conduisent les PJ, et le camion y passe parfois tout juste !), et qui ne sont qu'exceptionnellement revêtues.


Plus on va vite, moins on arrive

Les PJ quittent la vallée de la Bronda en direction de l'est. À partir de ce point, ils sont considérés comme circulant hors route (et donc limités à environ 20 km/h), sauf de temps en temps sur des portions plus ou moins longues qui sont plus larges, mieux tassées, et moins envahies par la végétation (rappelons que nous sommes au printemps et que la circulation sur ces pistes est à peu de choses près nulle, sauf à proximité immédiate des rares fermes et villages).
Au bout d'une bonne journée (environ 200 km), le camion atteint les contreforts d'une chaîne de montagnes orientée NNE-SSO. Cette chaîne constitue l'épine dorsale d'une péninsule large d'une cinquantaine de kilomètres. L'itinéraire prévu par le GPS va tout d'abord amener les PJ à longer les montagnes vers le sud ; au bout d'environ 50 km, la piste emprunte une étroite corniche rocheuse surplombant le littoral. Il serait envisageable de suivre le contour de la côte, mais la piste ne va pas jusqu'à l'extrémité de la péninsule, et les PJ vont donc devoir traverser les montagnes, quittant le bord de mer après environ quatre heures de route. Toujours étroite, la piste sinue entre les premiers reliefs, puis monte en lacets jusqu'à un col encore enneigé, avant de redescendre sur le versant oriental.

Dans cette partie du scénario, les PJ seront confrontés à des difficultés bassement matérielles liées à la piste : rivière (peut-être en crue : nous sommes au printemps) ou fossé qu'il faut franchir, arbre ou éboulis tombé en travers, pont insuffisamment solide pour permettre le passage du véhicule et devant être renforcé, crevaison ou panne mécanique, etc... La partie montagneuse, avec ses lacets trop serrés pour le camion, peut se prêter à une man½uvre pour prendre un virage serré comme celle réalisée dans Le salaire de la peur. Et bien entendu, comme nous ne sommes qu'au printemps, la portion proche du col n'est pas encore déneigée. La plupart des PJ de Traveller étant plus habitués à piloter des aéromobiles qu'à conduire des camions, il devrait être assez aisé de leur donner du fil à retordre.
N'oublions pas non plus que "la carte n'est pas le territoire", et que non seulement la route indiquée par le GPS n'est en réalité qu'une simple piste, mais que les indications fournies par l'appareil peuvent fort bien être erronées pour certaines portions du trajet ("Faites demi-tour. Faites demi-tour. Faites demi-tour.").

Le camion va également traverser quelques hameaux et fermes, qui seront l'occasion d'interagir avec les autochtones. Comme Jentarzik l'avait prévu, ils seront parfois méfiants, mais pas hostiles, à moins que les PJ (ou leur éventuelle escorte militaire) se comportent en Impériaux conquérants et colonisateurs. Les indigènes vivant loin de Delis ne se sentent pour la plupart que peu concernés par les préoccupations politiques de l'APIT, du moment que le gouvernement, qu'il soit pro-impérial ou non, leur fiche la paix. Ils voient en moyenne un visiteur (ou groupe de visiteurs) par mois (marchands ou dentistes itinérants, rares agents de l'État (postiers, patrouilles de police rurale, cantonniers passant deux ou trois fois par an, etc...), et cette maigre circulation suffit tout juste à maintenir la piste ouverte. Si les visiteurs se montrent corrects, les autochtones seront dans l'ensemble plutôt accueillants.

Les PJ finissent par arriver à leur destination : une grosse ferme édifiée il y a à peine un an, habitée par deux familles (une quinzaine d'adultes et cinq enfants entre deux et douze ans), les Gramov et les Nilday, qui les accueillent chaleureusement.
Les deux familles exploitent un territoire immense, situé dans une vallée fluviale riche en alluvions, où les colons prévoient d'établir digues (pour échapper aux inondations annuelles) et réseau d'irrigation (pour en diriger le flot vers leurs cultures). Ils sont visiblement plein d'ambitions... mais sans doute aussi un peu utopiques : décrivez les comme un mélange de communauté hippie, de néo-ruraux riches investissant leur fortune (héritage) en retournant à la terre dont ils ne connaissent pas vraiment les difficultés, et d'ingénieurs agronomes concevant l'exploitation de nouvelles terres agricoles de façon très rationnelle et pensée.


Ferme les yeux et fais un v½u

Après le déchargement du matériel, les PJ sont conviés à passer la nuit sur place, et repartent en principe le lendemain matin.
Le repas du soir est pris en plein air, la température de ce printemps étant particulièrement douce et le temps clément (quoique plutôt nuageux : la pluie est attendue d'ici deux ou trois jours). Plusieurs étoiles filantes seront visibles (Jelenk Gramov, un jeune homme d'un peu moins de trente ans, pourra éventuellement expliquer que Tarkine passe actuellement dans un essaim de météores (débris rocheux d'une comète) et que de nombreuses étoiles filantes devraient être observées dans les prochaines nuits ; cette information, qui explique la suite des évènements, devra être glissée de façon anodine par le MJ, afin de ne pas alerter les joueurs outre mesure).
Remarque : si les PJ ont observé le ciel les nuits précédentes, ils ont déjà pu repérer quelques étoiles filantes ; leur fréquence s'accroit de nuit en nuit.


Ricochets

Le lendemain commence le trajet de retour, qui peut être pimenté (mais sans abus) par le même genre de péripéties qu'à l'aller.
Alors que le camion est engagé dans les lacets de la descente de l'autre côté de la chaîne montagneuse, une météorite d'une vingtaine de mètres de diamètre traverse l'atmosphère de Tarkine et vient s'écraser dans l'océan, vaporisant une importante quantité d'eau et provoquant un tsunami. Elle est accompagnée de plusieurs corps plus petits qui n'auront que des effets mineurs, la plupart étant vaporisés dans l'atmosphère. Bien entendu, les PJ n'assistent pas à l'évènement : mais ils vont en subir les conséquences...
Celles-ci vont tout d'abord se présenter sous deux formes :
- d'une part, le tsunami (que les PJ vont voir (spectacle impressionnant de la nature en furie) déferler sur la côte et recouvrir la portion de la piste qu'ils devaient suivre quelques heures plus tard, avant de se retirer, laissant boue, pierres et troncs, sans parler des cadavres d'animaux surpris par la brusque montée des eaux ; bien entendu, les communautés proches des côtes auront elles aussi été dévastées par le raz-de-marée, et les personnages n'y trouveront que mort et désolation (avec peut-être un survivant qui aura réussi à temps à se percher dans un arbre ou sur un toit) ;
- d'autre part, l'eau de mer projetée dans l'atmosphère va se condenser en pluie, et des trombes d'eau (chargée de sédiments marins et autres débris projetés en l'air lors de l'impact météoritique) vont s'abattre sur la région, détrempant la piste (risques d'enlisement) et réduisant presque à néant la visibilité (ceci ne surviendra évidemment qu'une fois que les PJ auront bien profité du spectacle impressionnant du tsunami). Le conducteur jugera sans doute préférable de s'arrêter avant d'avoir un accident ; sinon, la sortie de "route" sera quasiment inéluctable, avec des conséquences variables selon l'endroit où elle survient. Les pluies finiront par diminuer d'intensité et le camion pourra ensuite reprendre sa route. Jusqu'à la fin du scénario (et même après), le ciel de Tarkine sera fortement couvert, la pluie quasi-permanente dans les régions parcourues par les PJ, et la température baissera de quelques degrés. Les communications radiophoniques seront perturbées.

Les PJ traverseront un ou deux hameaux ou fermes dévastés par le tsunami. Ils tenteront sans doute d'y rechercher d'éventuels survivants (à moins qu'ils ne se livrent au pillage...).


Une lumière dans la nuit

Le soir venu, le camion devrait être arrivé dans une zone suffisamment éloignée de la côte pour être à l'abri d'un éventuel nouveau tsunami (même si ce ne sera pas forcément le sentiment des PJ). Dans la pénombre crépusculaire, ses occupants verront, dans la direction de Delis et du spatioport, une grosse boule lumineuse apparaître brusquement, entourée d'un abondant nuage de fumée qui prendra rapidement la forme d'un champignon : le MRPT (et à travers lui, l'Ine Givar) a profité du relatif chaos engendré par les évènements qui viennent de frapper la planète pour faire sauter une bombe atomique d'une vingtaine de kilotonnes en bordure du spatioport (côté Bronda, ce qui a permis aux terroristes d'approcher (sous les eaux du fleuve) au plus près de la limite du périmètre, et du côté du cantonnement des troupes stellaires qui plus est), frappant au c½ur la présence impériale sur Tarkine.
(remarque : la possession et l'utilisation d'armes nucléaires est strictement interdite dans l'Imperium (voir BDDI, Lois Impériales de la Guerre) ; mais Tarkine n'est pas dans l'Imperium...)

Le cratère laissé par l'explosion a un diamètre d'environ 110 m (la boule de feu mesurait quant à elle environ 150 m), et tout a été détruit jusqu'à 750 m du point d'explosion. Bâtiments et vaisseaux spatiaux ont subi de graves dégâts jusqu'à 1.200 m environ, des dégâts modérés jusqu'à 1.700 m, et des dégâts légers jusqu'à 2.600 m environ. Tous les arbres et les pylônes du spatioport ont été soufflés, le tarmac et les chaussées sont endommagés, la digue est détruite au niveau du cratère et plusieurs foyers d'incendie se sont déclarés. Les pertes humaines sont importantes. Par chance, le vaisseau des PJ était suffisamment éloigné pour ne pas avoir été abîmé.
L'impulsion électromagnétique a eu des effets désastreux sur les appareils électroniques locaux, sauf les fibres optiques (au TL 7, seuls quelques rares appareils ont des circuits durcis) ; le matériel moderne venu d'outre-planète (au TLT) par contre n'a pas été affecté (ce qui comprend les installations spatioportuaires, celles du SIEI et celles des troupes stellaires, les communicateurs et ordinateurs personnels des PJ, mais aussi un certain nombre d'appareils du MRPT). Heureusement, la zone affectée est assez réduite, la bombe ayant explosé au sol et le relief bloquant l'IEM. La vallée de la Bronda est touchée (dont la centrale électrique de Delis, la station d'épuration, l'usine de traitement d'eau potable, le port fluvial, etc...).
Et puis il y a les radiations (d'autant que comme il pleut, les retombées sont plus rapides)... La principale zone contaminée par les radiations mesure 4 km de longueur (selon la direction des vents dominants, qui soufflent vers Delis) sur 1 km de largeur environ, selon les règles dans High-Tech 4 p 196 ; dans cette zone, les individus non protégés encaissent 100 rads / heure pendant les deux premiers jours suivant l'explosion, 10 rads / heure ensuite) (effets : The Travellers' Digest (TTD) 15 pp 38/44, GURPS Basic Set Campaigns pp 435/436 ; traitement : Anarad, TTD 15 p 40, TTL 9 / GTL 9, il y en a probablement à bord du vaisseau des PJ (autant de traitements de 40 doses qu'il y a de PJ), et également dans la base du SIEI ; pour un traitement plus efficace (Rétrorad, TTD 15 p 40, TTL B / GTL 9), il faudra se rendre dans un hôpital de niveau technologique suffisamment élevé (Mertactor (TTL B / GTL 9, monde impérial, base du SIEI), Mille Falcs (TTL C / GTL 10, monde impérial, base stellaire, base du SIEI) ou Collace (TTL D / GTL 10, monde indépendant, base du SIEI) sont les plus proches)).
L'irradiation est d'autant plus forte que l'on s'approche du spatioport, donc du cratère (les PJ voudront sans doute se procurer un compteur Geiger, des tenues protectrices, etc... ; mais le seul endroit où ils peuvent espérer trouver ce genre de choses sur Tarkine est à Delis, actuellement livrée aux émeutes).


Le jour d'après

C'est l'anarchie autour du spatioport, les terroristes escomptaient s'en emparer facilement mais les militaires restants, peu nombreux mais dotés d'un armement bien plus puissant, et renforcés par le SIEI et éventuellement quelques équipages de vaisseaux spatiaux civils, tiennent farouchement un périmètre réduit correspondant grosso modo à la base du SIEI. Si les PJ contactent le spatioport avec leurs communicateurs, ils ont tout d'abord quelques difficultés à joindre quelqu'un (répondeur : leurs interlocuteurs ont fort à faire et n'ont guère le temps de répondre à tous les appels qu'ils reçoivent), puis on leur explique brièvement la situation ; on leur demande s'ils sont toujours à bord du camion : si oui son signalement est communiqué aux sentinelles et il sera attendu au check-point.
Cette communication est interceptée par l'Ine Givar (ou sinon, les échanges radiophoniques entre les fermes et villages traversés ont informé les terroristes de l'existence du camion et de son itinéraire présumé). Un commando du MRPT (suffisamment bien armé si nécessaire pour éliminer une escorte des troupes stellaires ; mais si les PJ sont seuls, ne sombrez pas dans la surenchère, quelques fusils d'assaut devraient faire l'affaire) tend une embuscade aux personnages (sous prétexte de demander leur aide pour un enfant malade dans un village par exemple), les fait prisonniers et s'empare du camion, avec lequel les terroristes comptent tenter de passer le check-point et de pénétrer dans l'enceinte du camp retranché spatioportuaire (avec un plein chargement de combattants et d'explosifs). Les PJ prisonniers sont séquestrés dans un bâtiment d'un hameau visité à l'aller (celui pour lequel les terroristes leur ont demandé de l'aide quand ils les ont pris par surprise). Si les relations avec les autochtones étaient bonnes à l'aller, ceux-ci vont (tenter de) libérer de force les PJ ; sinon, ces derniers devront s'évader par leurs propres moyens. Il y aura éventuellement une fusillade avec les quelques terroristes restés sur place pour garder les prisonniers. Trouver un autre véhicule pour se rendre au spatioport sera facile si les PJ ont éliminé les terroristes restants, ceux-ci ayant un petit 4×4 (équivalent local de la jeep).
Franchir le poste de contrôle (surtout à bord d'un 4×4 volé aux terroristes) sera plus délicat : le spatioport est en état de guerre et les combats font rage entre les hommes du MRPT et les survivants des troupes stellaires.
Une fois dans l'enceinte de la base du SIEI, les PJ et leur véhicule seront orientés et dirigés par des plantons des troupes spéciales en armes et armure (le scaphandre de combat, à condition qu'il soit fermé, protège efficacement des radiations) ; ils n'ont pas envie de rigoler et tendraient même plutôt à avoir la détente chatouilleuse. On les envoie sur le site de décontamination radiologique, sommairement aménagé : les individus se déshabillent en "zone sale" (sous le vent de la zone propre), puis prennent une douche avec un savon de décontamination radiologique avant de revêtir une combinaison de protection jetable, tandis que les matériels contaminés sont enfouis dans une fosse par du personnel en scaphandre.
Ogam Jentarzik procèdera ensuite au paiement du salaire (réduit si le camion n'a pas été ramené), puis leur confiera des messages à destination des autorités impériales, à porter à Mertactor (Marches Directes / District 268 1537) ou à Mille Falcs (Marches Directes / District 268 1637) pour expliquer la situation sur Tarkine et demander l'envoi de renforts. Et ce sera (enfin !) le retour au vaisseau et le départ de Tarkine...


Retombées

Épilogue : un destroyer d'escorte de classe Chrysanthème sera dépêché depuis la petite base stellaire de Mille Falcs pour apporter de l'aide aux Impériaux restés sur place et aider les autorités à mater la rébellion. Il sera suivi quelques semaines plus tard d'un croiseur colonial de classe Kinunir qui débarquera une section de 35 troupes stellaires (d'autres contingents des troupes stellaires arriveront à bord d'autres vaisseaux dans les mois suivants).
Les poussières atmosphériques mettront plus d'un an à retomber, réduisant l'ensoleillement au sol et provoquant une diminution de 2 °C des températures relevées et une baisse des rendements photosynthétiques (donc de la production agricole, donc des exportations planétaires, donc des recettes).
Un nouveau spatioport, Tarkine-Bas, sera construit à 25 km en amont de Delis (conformément à la description faite dans le scénario Tarkine Down du JTAS n° 12) ; le site de Moffett restera interdit d'accès en attendant sa décontamination (qui n'aura pas lieu au mieux avant des années). Delis, irradiée et endommagée par les combats de rues, et les habitats côtiers détruits par le tsunami, sont également à reconstruire. Une bonne partie de l'effort de reconstruction des années suivantes sera financée par le monde voisin de Dallia (Marches Directes / District 268 1435), qui prendra de facto Tarkine sous sa coupe.
Le contingent des troupes stellaires de l'Imperium sera renouvelé et renforcé. Les tensions entre les forces impériales présentes sur la planète et la population locale seront ravivée par le comportement de ces "troupes d'occupation". Des actions musclées contre l'Ine Givar (dont l'implication derrière le MRPT ne fait guère de doutes pour les services de renseignement impériaux) seront menées à travers les Marches Directes.


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