Traveller

Les voyages du Conscience Tranquille : Maitz (1105)


De Fornice à Maitz (1105)


Ses passagers débarqués, le Conscience Tranquille se détache du spatioport orbital et entame sa descente vers le spatioport bas, qu'il atteint quelques heures plus tard et où doit être livrée la cargaison.

Maitz est le fief du vicomte Lockhart, le père de Dame Sandra. Celle-ci a l'intention de passer l'escale dans sa famille. Le vicomte est le directeur local de Tukera Lines (ce qui n'est certes pas un poste très important au sein de la mégacorp, vue la taille de cette dernière, mais lui confère quand même un certain poids).

Le Conscience Tranquille s'arrime dans un hangar pressurisé du spatioport bas. Il décharge sa cargaison et ses derniers passagers, Dame Sandra et Wallace Dougal, qu'une aéromobile portant les armes (héraldiques) de la famille Lockhart vient chercher à leur descente du vaisseau.

Comme à chaque escale, le premier réflexe de l'équipage est d'ordre logistique : ravitailler le vaisseau (nourriture, eau, médicaments (dont le cas Belanshiir a nécessité une consommation inhabituellement élevée), air, etc...), et rechercher une cargaison et des passagers. À ce sujet, Dame Sandra les appelle quelques heures plus tard pour qu'ils réservent une cabine à bord pour un dénommé Eric Jens, un montagnard expérimenté au service de sa famille, qui fera partie de la cordée.

Côté cargaisons pour Duale, Kyle, refusant plusieurs chargements de matériaux radioactifs, accepte d'embarquer :

  • 14 t d'alliages métalliques ;
  • 13 t de minerai (non radioactif) ;
  • 13 t de sodas ;
  • 12 t de laits pour bébés ;
  • 6 t de matériel médical.
  • Côté passagers, il y a trois candidats au voyage en cabine (ce qui, compte tenu de la présence d'Eric Jens, permettrait au vaisseau de faire le plein), et neuf candidats pour la cryo.
    Échaudée par l'épisode Belanshiir, Gam décide de pousser plus profondément l'entretien préalable à l'admission qu'elle fait subir aux futurs passagers "vivants".

    Al récure entièrement et de façon approfondie la cabine qu'occupait Belanshiir, du sol au plafond. Après un gros shampouinage de la moquette sur toutes les parois de la cabine, un lavage complet du couchage, et une ventilation forcée pour bien évacuer les odeurs, la cabine est redevenue habitable...

    Kyle est impatient de reprendre une activité physique normale, mais il est trop tôt pour qu'il se remette à forcer sur sa jambe : il se contente donc de quelques mouvements de rééducation prescrits par Gam. D'ailleurs, il boîte encore légèrement, et a parfois des élancements et des tiraillements dans le mollet. Mais Gam prétend que c'est normal et que ça va passer à force.

    Hans quant à lui procède en bon maniaque qu'il est à l'indispensable maintenance approfondie de tous les systèmes du bord.

    Le soir venu, les personnages décident de faire un petit tour "en ville" dans les environs du spatioport, histoire de passer un bon moment et de se changer les idées. Kyle arpente le réseau informatique local, à la recherche des coordonnées d'un endroit adéquat (classe et un peu (mais pas trop) cher, selon ses propres termes), et finit par porter son choix sur un restaurant nommé La table d'argent et situé pas très loin du spatioport.
    Pendant ce temps, Al tente d'obtenir des infos sur la situation dans la Ligue d'Antarès, mais ne peut se faire une idée précise de l'évolution de la guerre civile, les informations qu'il obtient étant confuses et contradictoires (les sources officielles prétendant que les forces militaires antaréennes ont la situation bien en main et s'attachent actuellement à réduire les dernières poches de résistance, les sources proches de la rébellion affirmant au contraire que Foudre Noire gagne du terrain, et les reporters indépendants ayant toutes les peines du monde à faire leur travail en raison de la loi martiale en vigueur sur place). Pas moyen en particulier de savoir si les combats font toujours rage sur Alnimes, son monde natal.

    Après avoir fait un brin de toilette et s'être changés, les personnages quittent à pied le hangar dans lequel leur vaisseau voisine avec une grosse demi-douzaine d'autres petits vaisseaux marchands, et, circulant dans les couloirs pressurisés qui relient entre eux les différents bâtiments du spatioport, ils se rendent à la plus proche station de maglev, croisant en chemin la faune habituelle des spatioports : autres équipages en goguette ou encore en service, courtiers venus acheter des cargaisons ou les confier à des transporteurs, voyageurs en attente d'un embarquement, petits commerçants et vendeurs à la sauvette, flics et douaniers, etc... Ils franchissent sans encombre la ligne d'extraterritorialité, et se retrouvent hors du spatioport proprement dit, dans un hall gigantesque éclairé à la fois par des lumières électriques et par de vastes verrières, sorte de mélange entre une place publique (avec ses bancs, et quelques grands pots de fleurs qui tentent désespérément d'introduire un peu de nature et de verdure dans ce lieu purement artificiel) entourée de commerces, de bars, de restaurants et d'hôtels, et un hall de gare hypertrophié, avec sa foule de voyageurs franchissant la ligne d'extraterritorialité dans un sens ou dans l'autre, ou bien, à l'autre extrémité du hall, montant ou descendant des rames de maglev.
    La ville est faite d'un assemblage de hangars, de halls (du genre de celui-ci, avec des verrières) et de dômes, reliés par un réseau souterrain de trains à lévitation magnétique. Elle s'étend sur de grandes distances, mais les usagers du réseau de maglev ne s'en rendent pas forcément compte, puisqu'il faut en général moins de cinq minutes pour aller d'une station à la suivante. Si par contre ils avaient choisi de se déplacer en surface, avec l'aéromobile par exemple, ils l'auraient d'autant plus rapidement réalisé que, si chaque hangar, hall ou dôme est pourvu d'au moins une station de maglev, tous ne sont pas dotés de sas vers l'extérieur, et il n'est pas toujours possible de se rendre directement d'un endroit à un autre.
    Les tunnels sous vide dans lesquels circulent les rames de maglev sont "doublés" d'un réseau de tunnels permettant si nécessaire la circulation des piétons ou de petits véhicules, mais ce réseau parallèle n'est en temps normal accessible qu'à la sécurité et aux services de maintenance.

    Les personnages remarquent assez vite qu'au delà de la ligne d'extraterritorialité, la présence policière est des plus réduite. À part quelques agents de sécurité portant l'uniforme de Tukera Lines ou celui de sa filiale Stellar Construction, il n'y a pas de forces de l'ordre visibles. Et, ce qui est moins agréable, certaines personnes qu'ils croisent arborent en toute impunité des armes puissantes. Le taux de criminalité local n'est pourtant pas particulièrement élevé, mais il suffirait qu'un de ces individus soit pris d'un accès de démence pour qu'un carnage ait lieu... Les agents de sécurité sont d'ailleurs eux-mêmes dotés d'un arsenal conséquent.
    S'étant eux-mêmes un minimum documentés sur les grandes lignes des particularités locales avant de quitter leur bord, les personnages savaient que Maitz est un monde dont les lois sur l'armement individuel sont relativement laxistes, et sont donc eux-mêmes sortis légèrement armés (chacun son arme de poing (arme à feu pour Hans, laser pour Kyle), avec en plus un couteau pour le capitaine ; sauf Al qui, fatigué et démoralisé par l'absence d'informations précises sur la situation sur Alnimes, n'y a pas pensé). Gam a même emporté une trousse de secours, "au cas où quelqu'un se ferait mal à la jambe"... Et chacun est pourvu d'une bulle de survie, en cas de dépressurisation...

    Mais le trajet jusqu'à La table d'argent se déroule sans encombre, et l'équipage du Conscience Tranquille passe la soirée autour d'un repas raffiné mais relativement copieux, avec discrète petite musique de fond, reproductions de tableaux de maîtres aux murs, lumière tamisée, loufiat en livrée attentif à remplir les verres dès qu'ils commencent à se vider, maître d'hôtel qui vient s'enquérir plusieurs fois pendant le repas de leur degré de satisfaction, enfin bref, un lieu où Hans, qui a pourtant fait un relatif effort vestimentaire et porte une chemise propre (à défaut d'être repassée) et sans tache de graisse ni de pizza, détone quelque peu avec ses vêtements vieux et plutôt mal coupés pour lui, et sa manie de se mettre les doigts dans le nez.

    Après le repas, Al, qui a beaucoup mangé et bu et s'était auparavant bien fatigué à récurer la cabine de Belanshiir en particulier, et n'a par ailleurs pas le moral, se sent plutôt lourd et aspirerait à aller se coucher, alors que ses trois camarades se sentent encore en mesure de prolonger la soirée. Kyle, qui s'est renseigné avant de quitter le vaisseau, propose à ses amis de poursuivre dans un club classe et un peu cher où l'on laisse ses armes au vestiaire, pour sympathiser avec les autochtones dans un cadre accueillant et décontracté (et "avec des fauteuils club, sinon c'est la loose", exige Gam, qui lui conseille par ailleurs d'éviter d'aller danser et sauter partout).

    Gam discute avec le personnel du restaurant de l'arsenal standard du promeneur moyen, pour savoir ce qu'il en pense et si elle aura ou non envie de continuer à faire la fête ce soir...
    Maitz est une planète sur laquelle les lois sont particulièrement légères (on pourrait même les qualifier de laxistes). Le taux de criminalité n'y est pas particulièrement élevé (en tous cas pas plus que sur des mondes considérés comme bien policés), mais les habitants ont une certaine propension à "se faire justice eux-mêmes". D'où un étalage d'armes de poing à faire pâlir d'envie n'importe quelle ville de western spaghetti, et une tendance à considérer que "les armes ne tuent pas, ce sont les gens qui tuent". Bref, pour l'autochtone moyen, il est on ne peut plus naturel de déambuler dans la rue avec un pistolet à la ceinture ou sous l'aisselle, et croiser quelqu'un armé d'une carabine ou d'un fusil ne suscite pas le moindre haussement de sourcil. Évidemment, les gens ici sont civilisés, et trouvent normal de déposer leur arsenal en entrant dans un restaurant, une salle de spectacle ou un domicile privé... pour peu qu'on le leur ait demandé. Et si se trimballer avec un gros flingue à la hanche ou en bandoulière est un comportement parfaitement naturel, le tenir à la main (à part pour le prendre, le poser, le mettre dans son étui ou le charger) est un geste considéré comme grossier, voire insultant, selon les circonstances.
    Voilà en gros ce qui ressort de ses discussions, avec des interlocuteurs qui semblent pleinement adhérer à cette vision des choses (certains se demandant même comment les gens peuvent bien vivre sans armes sur des mondes comme Mora, "avec toute cette criminalité").


    Maitz de minuit


    À l'initiative de Kyle, les personnages quittent le restaurant en direction du Nuclear Blast, une boîte de nuit classe (mais où Hans pourra rentrer sans problème) et un peu chère, à l'ambiance accueillante et décontractée, avec des autochtones accort(e)s et accueillant(e)s, où l'on saute mais pas partout, où on laisse ses armes au vestiaire, et avec des fauteuils club. Al, qui a beaucoup bu à table (alors que, comme ses compagnons le savent, il supporte mal l'alcool), manque d'entrain, et suit le mouvement avec lassitude et indifférence, bien qu'il fasse quelques efforts pour faire bonne figure.
    Après un bref trajet en maglev, Kyle et ses compagnons arrivent à la boîte, qui correspond effectivement en tous points à leur cahier des charges, jusqu'aux fauteuils club où s'affale Al, un verre à la main, tandis que les autres, moins fatigués, s'efforcent de profiter de la soirée. La clientèle est principalement composée de trentenaires et de quarantenaires (même s'il y a quelques personnes un peu plus jeunes) qui semblent venus là pour s'amuser sans se prendre la tête. Comme le lieu est assez éloigné du spatioport, les personnages sont probablement les seuls outremondains présents.

    À part Al, claqué et qui tourne désormais à des boissons plus douces, et finit par s'affaler somnolent dans un fauteuil après une danse avec Gam, les personnages profitent bien de leur soirée, buvant, dansant, conversant avec les autochtones... Les gens sont plutôt venus ici pour s'éclater en musique et alcool avec des amis, ou chercher l'âme s½ur d'une soirée (ou d'une vie, selon leur degré de romantisme et leur réussite, ou chance, dans l'opération). L'ambiance dans la boîte est assez agréable et les personnages s'amusent bien, les gens sont sympathiques... Évidemment, quand on arrive à suivre une discussion un peu sérieuse (ce qui n'est pas très fréquent, à moins de traîner du côté du bar où ont lieu quelques bonnes vieilles discussions de comptoir dans lesquelles les gens refont le monde, qui finit par tourner autour de leurs verres), on sent assez souvent qu'on se trouve sur une planète où les gens considèrent comme un droit fondamental et inaliénable d'être armés : ce n'est pas une assemblée de maniaques de la gâchette, mais le bon vieil adage selon lequel un individu arrête de penser dès lors qu'il tient un flingue semble être "assez vrai".

    En fait, Maitz semble se trouver à un moment-charnière (pour forcer le trait), si l'on en croit ce que les personnages peuvent écouter ça et là : c'est un monde qui jusqu'à présent n'intéressait que peu le reste de l'Imperium, une simple escale sur les routes spatiales, malgré l'omniprésence de Stellar Construction ; mais depuis que des gisements radioactifs exploitables ont été découverts sur des astéroïdes du système, l'Imperium s'intéresse à Maitz, et Maitz est forcée de s'ouvrir plus sur l'Imperium.
    Il y a donc ceux qui sont partisans de maintenir un isolationnisme latent, ceux qui accueillent cette ouverture avec enthousiasme et estiment que leur monde va profiter de l'établissement de réelles relations avec l'extérieur (au lieu de servir de simple escale), que cela va développer l'industrie, l'emploi, stimuler l'économie, etc... ; ceux qui considèrent que cela ne va rien changer pour eux ; ceux qui craignent un afflux d'immigrants qui vont piquer le boulot des autochtones, venir espionner les activités de Stellar Construction pour le compte d'entreprises concurrentes, déstabiliser le gouvernement au profit des Zhodani, de la Confédération des Mondes-Épées, des États Vargr ou même des Solomani (et là, Hans, qui est pro-solomani et qui suivait discrètement depuis quelques minutes une discussion (apparemment entre des cadres de Stellar Construction ; deux hommes et une femme) qui parlait en particulier de construction spatiale et pour laquelle il était en train de rassembler un peu de motivation pour peut-être venir s'immiscer, se sent un peu concerné) (bref, n'importe quel État plus ou moins hostile à l'Imperium peut faire office d'épouvantail pour ces gens là).

    Les personnages se sentent assez peu concernés par ces affaires politiques internes à la planète et ne participent pas à ces conversations, d'un genre qu'ils ont déjà eu l'occasion d'entendre ailleurs au cours de leurs voyages...

    Vers trois ou quatre heures du matin, ils décident de rentrer à leur vaisseau.

    Après une soirée agréable, c'est quelque peu claqués et poussant presque un Al quasiment somnambule qu'ils reprennent le maglev en direction du spatioport. Vue l'heure nocturne, la foule a disparu, et croiser à l'occasion au détour d'un couloir quasiment désert et à l'éclairage lacunaire un individu armé d'un ou plusieurs gros flingues, comme c'est presque la norme ici, n'en devient que plus inquiétant, d'autant que les agents de sécurité sont eux aussi moins fréquents et qu'une proportion non négligeable des gens que les personnages rencontrent se trouve dans un état éthylique plus ou moins prononcé.
    Mais ils regagnent sans encombre leur bord, et tentent d'y récupérer de la fatigue du saut précédent et des excès de la nuit en quelques trop courtes heures de sommeil. Mais d'où leur vient donc cette manie de réduire leur temps de sommeil lorsqu'ils sont fatigués ?

    Enfin bref... C'est la tête quelque peu dans le pâté qu'ils émergent de leurs cabines le 066-1105. Celui des quatre qui tient le mieux le coup est Hans, mais il mentirait en prétendant qu'il n'est pas fatigué...


    Préparatifs actifs


    Hans, qui bricolait depuis le départ de Belizo un système de pilotage à distance (par télécommande) pour l'aéromobile, dévoile enfin la nature de ses travaux à ses camarades. Il a prévu d'aller à l'écart de la ville pour procéder aux premiers essais : vol télécommandé, vol programmé, tests de sécurité (éviter les collisions, corriger les ordres stupides), tests de méthodes permettant d'outrepasser les sécurités. La veille, il s'était renseigné sur les environs pour trouver un endroit adéquat ; et accessoirement, pour savoir s'il est fréquent pour les gens s'activant en pleine nature (si tant est qu'on puisse parler de nature sur une planète dépourvue d'atmosphère) de se faire braquer par de la grosse artillerie et de tout se faire piquer, juste au cas où... (évidemment, cela peut arriver, il y a des précédents... mais c'est quand même extrêmement rare).
    Accompagné de Kyle, vêtu comme lui d'une combinaison spatiale, il se rend en aéromobile à l'un des sites repérés comme pouvant convenir à ses essais, distant de quelques centaines de kilomètres du spatioport.

    Gam et Al restent à bord du Conscience Tranquille, l'une pour auditionner les passagers potentiels afin de filtrer d'éventuels indésirables, l'autre pour superviser la fin du déchargement de la soute et l'embarquement de la nouvelle cargaison.

    Hans et Kyle s'éloignent d'environ 300 km à travers un paysage lunaire, blafard et relativement accidenté, en direction d'une région au relief montagneux dans laquelle Hans pense pouvoir réaliser ses essais dans des conditions relativement proches de ce qu'il pourra trouver sur l'Anekthor. Évidemment, il faudra encore tenir compte du vent et de la neige, mais ce sont des conditions qui ne se rencontrent pas sur Maitz de toutes façons.
    Une fois sur place, les deux hommes s'organisent de la façon suivante : tandis que Hans débarque et s'installe au pied des rochers avec sa télécommande, Kyle reste à bord de l'engin, prêt à reprendre les commandes en manuel si un problème survenait. Ils restent en liaison vocale permanente au moyen de leurs communicateurs personnels.
    Pendant plusieurs heures, Hans étudie le fonctionnement et les limites de son installation, mettant parfois les nerfs de Kyle à rude épreuve, car le maniement par télécommande est plutôt saccadé et inconfortable pour le passager. À plusieurs reprises, ce dernier se demande s'il n'y a pas un dysfonctionnement et s'il ne devrait pas passer en pilotage manuel, mais il possède des nerfs d'acier et parvient à résister à ses réactions instinctives.
    Hans quant à lui a beau être content de pouvoir enfin essayer son bricolage "pour de vrai", on ne peut pas franchement dire qu'il s'amuse : si dans l'ensemble le système fonctionne conformément à ses attentes, il y a de nombreux petits détails et fins réglages qui ne le satisfont pas, en bon perfectionniste qu'il est, et au fur et à mesure des essais, il saisit frénétiquement sur son ordinateur personnel les choses qu'il va devoir modifier.
    Ce n'est qu'au bout de plusieurs longues heures que, suite à des remarques répétées de Kyle, Hans se rend compte qu'il n'a rien mangé depuis le petit déjeuner et qu'il serait grand temps qu'il engloutisse une pizza... chose qui n'est hélas pas réalisable dans une combinaison pressurisée.
    L'aéromobile n'étant pas pressurisée, les deux hommes regagnent le bord du Conscience Tranquille.

    Pendant ce temps, Gam reçoit les candidats au voyage pour la cryo, mais son tri est vite fait, car c'est sur les trois passagers "vivants" potentiels qu'elle souhaite fixer son attention.
    Ces trois personnes, qui souhaitent voyager ensemble, sont un professeur de biologie végétale de l'université de Maitz, accompagné de deux étudiants qui préparent un diplôme de haute volée. Tous trois souhaitent se rendre sur Tivid, et seraient donc à bord du Conscience Tranquille pendant deux sauts. Ils se présentent ensemble, et après une petite conversation à quatre, Gam les fait passer un par un au "confessionnal" (ce qui n'est pas très pratique, à cause de la disposition de l'intérieur du vaisseau et de l'absence de locaux adaptés).

  • Glen Armstrong, le professeur, a quarante-quatre ans. Bien qu'il soit vêtu d'un costume de ville coupé sur mesure qui lui confère une allure d'autant plus respectable que ses cheveux bruns commencent à grisonner, il s'est présenté à l'entretien porteur d'un pistolet de gros calibre, qu'il a aussitôt déposé en expliquant à Gam "N'y voyez pas un signe de défiance à votre égard. Mais vous savez, nous sommes sur Maitz, et on se sent toujours plus en sécurité avec ce genre de joujoux sur soi..."
    De la discussion qu'il a avec Gam, il ressort que l'individu parait doté d'un solide sens pratique, du sens de l'humour, et qu'il a l'habitude de voyager. "Il y a trois professeurs plus âgés que moi dans la chaire de biologie végétale, alors vous vous doutez bien que je ne suis pas près d'en être le patron... Mais ça me va bien, moi ce que j'aime c'est le terrain, alors on se débrouille toujours pour me refiler les étudiants qui font des travaux en pleine nature outre-planète, et je pense qu'en général le courant passe bien avec ces jeunes..."
    En examinant ses papiers d'identité, Gam découvre qu'avant de devenir enseignant, il a passé quatre ans dans le SIEI. "À la fin de mes études, j'aurais voulu rentrer dans l'enseignement, mais les places étaient chères et il fallait avoir du piston. J'ai raté les concours, alors j'ai signé un contrat chez les Éclaireurs, où je me suis retrouvé à faire de l'enseignement ! Et avec ça sur mon C.V., j'ai facilement trouvé un poste universitaire ensuite, même si ce n'est pas sur Maitz que j'aurais souhaité atterrir si j'avais vraiment eu le choix..."
  • Don Jaubert, le premier des deux étudiants que Gam reçoit, a vingt-deux ans et lui fait l'effet d'un léger geek : il est certainement très compétent dans son domaine universitaire, mais pour ce qui est des relations humaines, il laisse quelque peu à désirer : il a l'air d'un bon gars bien gentil mais plutôt empoté quand on l'amène sur un sujet autre que la biologie végétale... Ses parents sont tous les deux cadres chez Stellar Construction. Ce "voyage d'études" sera la première fois où il quittera Maitz sans eux, mais il a déjà voyagé en famille, à l'occasion de deux séjours sur Mora.
  • Asther Nell, l'autre étudiante, a vingt-trois ans. Très rapidement, Gam sent que son potentiel intellectuel (universitaire, en tous cas) est bien supérieur à celui de son collègue. Et si elle lui fait un peu l'effet d'une monomaniaque de son domaine d'études, Gam a l'impression qu'elle sera moins mal à l'aise en société que Don Jaubert. Elle n'a quitté Maitz qu'une seule fois jusqu'à présent, à l'occasion d'un voyage scolaire vers Fornice. Il faut dire que ses parents n'ont que de faibles ressources, et si elle peut se rendre sur Tivid pour ses recherches, c'est grâce à une bourse universitaire exceptionnelle.
  • Le trio fait plutôt bonne impression à Gam, même si elle n'aime pas trop cette manière de se balader surarmé. Heureusement, en principe les armes des passagers sont stockées dans l'armurerie du vaisseau pendant le voyage...
    Elle interroge un peu plus les deux étudiants, pour évaluer leur niveau de panique potentielle : ont-ils été malades dans leur précédent voyage dans l'espace ? Ont-ils peur ? Mais les réponses sont à chaque fois négatives. De plus, ils vont chacun passer une bonne partie de leur temps à plancher sur leur mémoire (raison pour laquelle ils voyagent éveillés plutôt qu'en cryo : chaque semaine compte pour boucler leur travail à temps pour la date limite de présentation à l'université), donc ils ne devraient (en principe...) pas poser énormément de problèmes liés à l'ennui et au dés½uvrement.

    Finalement, Gam décide de les accepter comme passagers.

    Du côté d'Al, les opérations de soute se déroulent normalement, mais bien entendu, c'est relativement long, car il n'y a pas que le temps de déchargement ou de chargement : il faut également tenir compte des délais de livraison à bord (ou plutôt, devant le sas), et inversement, de la vitesse à laquelle les destinataires des anciennes cargaisons du Conscience Tranquille les enlèvent...

    Hans travaille jour et nuit pendant l'escale pour améliorer son installation sur l'aéromobile, mais malgré cela, il reste insatisfait du résultat atteint lorsque le vaisseau quitte Maitz à destination de Duale le 068-1105 : et il est vrai que le pilotage par télécommande manque très nettement de souplesse pour les éventuels passagers de l'aéro... Heureusement, le but est justement de la déplacer lorsqu'il n'y a personne dedans !


    Duale (1105)


    Me contacter | Retour à la page d'accueil | Retour à la page jeux de rôle | Retour à la page aides de jeu | Retour à la page aides de jeu Traveller | Retour aux voyages du Conscience Tranquille