Gipsy

Convoi exceptionnel


Ébauche de scénario routier dans un futur relativement proche, réalisée à l'origine pour le vingt-cinquième concours de scénarios de la Cour d'Obéron, et présentée ici dans une version mise à jour.
Le thème du concours était une expédition lointaine, et l'élément imposé, la paix.


Ce scénario est destiné à un contexte légèrement futuriste. La principale inspiration est le cadre de la BD Gipsy (de Marini et Smolderen), avec son immense et tentaculaire réseau d'autoroutes sillonnant les continents. Selon l'emphase que le MJ mettra sur le réseau en question, le scénario sera utilisable aussi bien dans un contexte cyberpunk classique que dans un univers quasi-contemporain, en passant par le monde de Car Wars / Autoduel.

Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin...


Histoire d'eau

Le désastre écologique dans lequel l'humanité a entraîné sa planète a fait de l'eau potable une richesse des plus précieuses, pour laquelle, la surpopulation aidant, des guerres sont déclenchées. L'eau est ainsi le principal facteur de la grave crise qui dure au Proche-Orient depuis des décennies : l'État israélien continue à voir sa population augmenter du fait de l'afflux de juifs venus du monde entier pour s'établir sur la Terre promise, la fécondité des peuples voisins reste importante, et l'eau du Jourdain ne suffit pas, loin s'en faut, à abreuver les hommes et à arroser les cultures.
Sous l'égide des Nations Unies, une gigantesque usine de dessalement de l'eau de mer est en construction sur la côte méditerranéenne, près de Tel Aviv. Elle est presque achevée : il reste principalement à installer un gigantesque alternateur afin d'assurer son autonomie énergétique. Et une fois l'usine en fonctionnement, les Nations Unies espèrent que, les populations locales disposant enfin d'eau en quantité suffisante, elles feront la paix...

L'alternateur, de fabrication russe, doit être acheminé sur place par la route depuis Novossibirsk en Sibérie (si vous situez le scénario dans un contexte où le réchauffement climatique a libéré des glaces les côtes nord de la Sibérie (ce qui n'est pas le cas dans la BD Gipsy), il serait plus compliqué, et peut-être plus long, de conduire l'alternateur vers un port et de l'acheminer ensuite par voie maritime). Les Russes n'ont pas voulu le construire sur place à Tel Aviv : il s'agit en effet d'un des rares domaines où leur technologie est compétitive, et ils redoutent l'espionnage industriel autant qu'ils refusent le transfert de technologie vers d'autres pays (la Russie étant de plus en plus en crise, veut absolument éviter de perdre un des rares avantages compétitifs qu'elle possède encore). Quant à l'avion, il est bien entendu hors de question, en raison de la taille de l'appareil. La seule solution est donc le transport par la route, au moyen d'un convoi exceptionnel.

L'alternateur, qui pèse plusieurs centaines de tonnes, est transporté sur un plateau articulé à multiples essieux, capable ainsi de prendre des virages assez serrés à vitesse réduite si un chauffeur adroit est au volant. Il est attelé à un tracteur (routier, pas agricole !) à chacune de ses deux extrémités, ce qui lui permet de freiner plus efficacement et de reculer plus facilement sans devoir faire une marche arrière compliquée. L'ensemble routier se déplace à une vitesse maximum de 20 à 25 km/h, et sa largeur de six mètres impose que deux voies d'autoroute au moins lui soient réservées (ce qui nécessite la participation des autorités pour lui ouvrir la route ; car il n'est envisageable, ni de faire circuler le convoi par des "petites" routes (qu'il faudrait neutraliser entièrement pour permettre son passage), ni de lui réserver une autoroute en entier, car on ne peut interrompre le trafic routier au c½ur de l'Asie).

C'est une expédition lointaine, un périple de près de 6500 kilomètres et d'environ un mois et demi, à laquelle vont participer les PJ, membres du convoi : conducteurs de l'ensemble routier ou d'un des véhicules auxiliaires, mécaniciens, escorteurs (car l'Asie centrale n'a jamais été sûre, surtout depuis que les Chinois sont allés à leur tour s'enliser dans le bourbier afghan, quelques années après le retrait la tête basse des troupes de l'OTAN, pour lutter contre le soutien apporté par les islamistes de ce pays aux terroristes ouïgours), etc... Selon le degré de violence du contexte précis dans lequel le MJ insérera le scénario, le convoi sera ou non armé, et ce, plus ou moins lourdement.

Le contexte dans lequel ce matériel de jeu prend a priori place étant relativement typé, il est fort probable qu'il soit surtout utilisé sous forme d'un scénario isolé ("one shot"). Pour cette raison, ce qui suit sera présenté sous la forme suivante : d'une part, le Plan de marche : les grandes lignes permettant de développer une campagne autour du transport dans son ensemble, ou à défaut de donner un peu de relief à l'introduction par laquelle le MJ mettra en place la suite ; d'autre part, l'Étape du jour : un scénario mettant en scène l'une des péripéties du trajet.


Plan de marche

Dans ses grandes lignes, l'itinéraire (préalablement déposé auprès des autorités des différents États traversés) sera le suivant (distances approximatives) :

  • Départ de Novossibirsk (Russie) fin mai.
  • Jusqu'à Semeï (ex Semipalatinsk), au Kazakhstan : 650 km.
  • Jusqu'à Almaty (ex Alma-Ata) : 1000 km.
  • Jusqu'à Tachkent en Ouzbékistan, via un passage par le Kirghizistan et sa capitale Bichkek (ex Frounzé) : 800 km.
  • Jusqu'à Samarcande : 350 km.
  • Jusqu'à Achgabat au Turkménistan : 1000 km.
  • Jusqu'à Téhéran en Iran : 800 km.
  • Jusqu'à Bagdad en Irak : 850 km.
  • Jusqu'à Damas en Syrie : 700 km.
  • Jusqu'à Tel-Aviv via Beyrouth : 300 km (arrivée prévue début juillet).

  • La consultation d'un atlas permettra au MJ de se représenter le relief des régions traversées.
    (si vous souhaitez utiliser le contexte de Gipsy, l'itinéraire, empruntant le réseau étendu de la C3C, sera différent : de Novossibirsk, le convoi passera par Omsk et contournera la mer Caspienne par l'ouest, passant par Bakou et Al Desir (capitale de la République Socialiste du Turdistan) et ne rejoignant l'itinéraire proposé ci-dessus qu'à Bagdad)

    Le trajet entier se fera principalement sur un réseau d'autoroutes à multiples voies (rarement moins de 2×6, à part en montagne !) emprunté par de très nombreux véhicules, en particulier des camions.
    Le convoi exceptionnel occupera systématiquement les deux voies de droite, obligeant tous les autres usagers de la route à le doubler.
    Quelques passages montagneux (en particulier la traversée du Kopet-Dag, après Achgabat) ne pourront se faire que sur des routes "normales", faute d'autoroute.

    Pour minimiser la gêne causée, le convoi circulera principalement de nuit, le trafic étant alors en principe moins dense.
    Deux chauffeurs au moins se relayant au volant de chacun des différents véhicules, le convoi roulera environ douze heures par jour, franchissant environ 150 km (selon le relief et la sinuosité de la route) à chaque fois. Lors des haltes, soit un emplacement adapté aura été prévu à proximité de l'autoroute, soit les véhicules (au moins les plus gros) resteront immobilisés sur la chaussée (en espérant que le signalement mis en place suffira à éviter qu'un chauffard mal réveillé n'emboutisse le dernier).

    Sur le trajet pourront se produire les difficultés suivantes :

  • selon la technologie employée pour les véhicules (qui dépendra du contexte précis), le ravitaillement en carburant pourra s'avérer important ; le ravitaillement en nourriture et en eau le sera toujours ;
  • "obstacles" naturels (lacets à négocier à cinq à l'heure maximum sur une route de montagne, par exemple) ;
  • "obstacles" liés à la route (pont trop bas sous lequel il faudra passer en dégonflant partiellement les pneus de l'ensemble routier, viaduc étroit aux glissières de sécurité dérisoires, ou devant être renforcé avant le passage du convoi, etc...) ;
  • traversée d'une zone de conflit (nous sommes en Asie Centrale, une région du monde réputée pour ce genre d'activités...) ;
  • embuscades de pillards (certes, ils ne risquent pas de s'enfuir avec l'alternateur sous le bras ; mais les petits véhicules ou les portefeuilles des routiers peuvent s'avérer attractifs pour des bandits de grand chemin, d'autant plus que la lenteur du convoi en fait une cible facile qu'il n'est pas forcément nécessaire de stopper) ;
  • embuscades de personnes voulant empêcher la mise en route de l'usine (extrémistes ayant intérêt à ce que le conflit du Proche-Orient perdure ou espérant que leur camp l'emportera tôt ou tard, marchands de canons craignant que l'usine n'apporte effectivement la paix dans la région, marchands d'eau (en bouteille, en containers, en citernes, etc...) voyant d'un mauvais ½il le tarissement du marché local, écoterroristes souhaitant empêcher les perturbations que l'usine entraînera sur les écosystèmes côtiers, etc...) ;
  • attentats perpétrés contre le convoi par le même genre de personnes ;
  • sabotages réalisés par quelqu'un du convoi à la solde des mêmes personnes ;
  • manifestations contre le convoi, ou contre son passage dans certains lieux (par exemple, s'il a fallu exproprier un village aux richesses archéologiques incalculables pour élargir la route en prévision de son passage) ;
  • pannes mécaniques (le matériel russe est certes robuste, mais le trajet le met à rude épreuve !) ;
  • tracasseries administratives aux frontières, par des douaniers pointilleux et/ou corrompus ;
  • accidents de la circulation ;
  • problèmes avec les autochtones lors d'une halte ;
  • etc...
  • Sur son passage, le convoi attirera des badauds (voire des touristes) venus le regarder, le filmer, et ayant bien du mal à retenir les gamins d'aller courir entre les véhicules au risque de se faire écraser. Nul doute qu'après quelques-uns des incidents proposés plus haut, les PJ regarderont ces foules d'un ½il pour le moins soupçonneux.


    Étape du jour

    Le convoi s'est engagé dans la traversée du Kopet-Dag, entre Achgabat et la frontière iranienne (si vous jouez dans l'univers de Gipsy, cette partie se passera par exemple entre Bakou et Tabriz, à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Iran, à l'ouest de Bilasuvar ; ou alors à la frontière du Turdistan), mais les personnages finissent par réaliser que les données cartographiques qui leur ont été fournies ne correspondent pas à la réalité du terrain, et qu'il est impossible que l'ensemble routier continue sur l'itinéraire prévu (en fait, cette partie du trajet avait été planifiée en fonction de données officielles fournies par les autorités turkmènes, données qui avaient été "embellies" pour complaire au souci de prestige national du dictateur, digne héritier de Saparmourad Niazov). L'escorte officielle fournie par la police militaire turkmène insiste pour que le convoi continue sa route, mais pour les conducteurs de l'engin, il est manifeste que ça ne passera pas. Ceux d'entre eux qui ne sont que PNJ refusent catégoriquement de tenter d'aller plus loin ; un PJ peut risquer sa chance, moyennant des jets de conduite de plus en plus difficiles, mais il doit bien être conscient qu'un échec critique sera synonyme de dégringolade dans le ravin (signant l'arrêt définitif et l'échec de l'expédition), et de toutes façons il n'aboutira au mieux qu'à progresser de quelques kilomètres supplémentaires.
    Rebrousser chemin s'imposera donc comme étant la seule solution (d'autant que la route a été fermée à la circulation spécialement pour le passage du convoi, et qu'il importe donc de la libérer assez rapidement). Heureusement, si les petits véhicules devront se lancer dans une longue marche arrière ou un demi-tour serré sur cette route de montagne, l'ensemble routier, avec son tracteur de queue, n'a pas de difficulté particulière pour repartir dans l'autre sens (toutefois, plus il se sera enfoncé dans la montagne et plus repartir sera délicat).

    Le convoi redescend ainsi (en pleine nuit) jusqu'à une petite ville de quelques milliers d'habitants, où il avait quitté la route parallèle à l'axe de la chaîne de montagnes pour en tenter la traversée. Là, il est possible de stationner sans gêner le trafic.
    L'immobilisation imprévue va attirer les badauds du coin, en particulier les enfants qui s'enhardissent rapidement à courir entre les véhicules en stationnement. Ce n'est qu'une question de temps avant que certains d'entre eux ne décident d'escalader le plateau qui porte l'alternateur...

    L'examen des cartes disponibles et la consultation des GPS (tous reprenant les mêmes données erronées qui viennent d'induire en erreur les personnages), éventuellement couplés à l'interrogation des autochtones, amènent les responsables du convoi à envisager deux itinéraires de secours vers la frontière iranienne, l'un plus à l'est (en amont sur la route qu'a regagnée le convoi) et l'autre vers l'ouest (en aval). Une fois la frontière franchie, il ne devrait plus y avoir de problème, le convoi pouvant compter au besoin sur l'appui technique des unités du génie de l'armée américaine, enlisée en Iran depuis des années et le début de l'intervention militaire lancée par le président George P. Bush (respectivement petit-fils et neveu de ses deux homonymes) pour y détruire les armes de destruction massive, nucléaires en particulier.
    Deux équipes sont donc envoyées en reconnaissance à bord de véhicules légers (4×4, éventuellement motos), chacune comportant au moins un des conducteurs de l'ensemble routier pour qu'il donne son avis sur la route, et l'une d'elles opportunément constituée des PJ.

    Comme par hasard, la route qu'ils reconnaissent semble pouvoir permettre le passage du convoi (même si certains passages sont particulièrement étroits et si le chauffeur a quelques doutes et compte sur le nombre d'essieux pour ne pas basculer dans le ravin ; la route pourrait aussi traverser un village où l'espace entre deux maisons sera trop étroit pour le diamètre de l'alternateur : il faudra soit arracher la façade en passant en force, soit persuader les habitants qu'il est nécessaire de démolir l'un des bâtiments...). Si les PJ sont consciencieux, ils peuvent étudier la route jusqu'à la frontière iranienne. Rien de particulier ne leur tombera dessus, à moins d'un MJ particulièrement acharné.

    Il ne leur reste donc plus qu'à rejoindre le gros du convoi et à obtenir des autorités le feu vert pour emprunter la route en question (si le responsable du convoi est un PNJ, les PJ peuvent le contacter par CB (à condition de trouver un endroit où ça passe ! Faute de couverture, les portables sont quant à eux inopérants) pour qu'il fasse le nécessaire ; sinon, il est préférable d'attendre d'avoir ses interlocuteurs en face pour discuter, car il est probable que des bakchichs doivent être versés, chose qui se négocie plus facilement sans l'intermédiaire d'un poste de radio).

    De retour auprès du convoi, les PJ apprennent qu'on est toujours sans nouvelles de l'autre équipe de reconnaissance. Pas moyen de les joindre sur la CB. Or ce contretemps a déjà fait prendre pas mal de retard au transport, qui n'était pas en avance sur son plan de marche. Faut il attendre les absents, ou partir sans eux en espérant qu'ils rejoindront rapidement le convoi, c'est la décision à prendre par l'ensemble de l'équipe (et bien entendu, c'est aux PJ qu'il reviendra de choisir, ou de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre).

    S'ils décident de reprendre la route, la suite du scénario risque d'être un peu courte : après éventuellement quelques péripéties mineures, ce qui reste du convoi atteint la frontière iranienne, à partir de laquelle il est escorté par l'armée américaine (avec tout le tralala, drones, hélicoptères, éclaireurs sur les flancs, etc... ; car si le pays a selon Fox News accueilli à bras ouverts ses libérateurs américains, quelques poches d'insurgés subsistent, en particulier dans les régions montagneuses, et les routes ne sont pas forcément très sûres).

    Si par contre les PJ décident d'aller voir ce qui est arrivé à leurs camarades, les choses vont devenir plus intéressantes pour le MJ.


    Qu'est il arrivé à la deuxième équipe ?

    Poussant en direction de la frontière iranienne pour s'assurer que la route qu'ils reconnaissaient était bien praticable de bout en bout par le convoi (ce qui, au passage, n'est pas le cas : la chaussée est trop rétrécie quelques kilomètres plus bas), le 4×4, qui transportait trois personnes, est arrivé dans un village situé très près de la limite entre les deux pays, dans lequel ils se sont arrêtés un moment avant de faire demi-tour. Et d'où ils ne sont jamais repartis...

    En effet, le village a subi les dégâts collatéraux d'une expérience de l'armée américaine, qui profite de la situation reculée du Kopet-Dag pour faire des essais avec ses drones, tout en tentant d'éradiquer les poches d'insurgés islamistes du Khorasan. Les Américains emploient leurs drones pour survoler les villages soupçonnés d'abriter des combattants afin de recueillir des images et de guider les frappes dites chirurgicales. Mais dernièrement, ils ont testé l'épandage d'armes biologiques au dessus des zones survolées...
    Les drones ne sont pas censés opérer au Turkménistan ; mais la frontière est difficile à repérer dans ces montagnes désolées, les cartes qu'utilisent les opérateurs ne sont pas toujours d'une précision suffisante, et l'un des drones a pulvérisé sa cargaison mortelle (un virus provoquant un syndrome fébrile, respiratoire et hémorragique rapidement fatal) au dessus du village turkmène où sont arrivés les collègues des PJ.
    S'étant rendue compte qu'elle avait violé la frontière, l'armée américaine a envoyé sur place (à pied à travers la montagne) un petit commando de dix hommes (dont un sergent et un lieutenant du Medical Service Corps) pour effacer discrètement toute trace de son implication... et recueillir divers éléments pour évaluer l'efficacité de la frappe, puisque l'expérience a bien eu lieu, même si ce n'était pas au bon endroit.
    Après avoir revêtu des tenues NBC, les soldats sont entrés dans le village et ont rassemblé tous les habitants encore vivants (y compris les trois membres du convoi) dans la petite mosquée, en partie par la force, en partie en se faisant passer (difficilement, faute d'une bonne maîtrise du russe (que de toutes façons les villageois connaissent mal, voire pas du tout), et d'une totale ignorance du turkmène) pour une équipe militaire de secours. Pendant que les deux hommes du MS examinent les malades et font des prélèvements variés sous couvert de soins, une partie de leurs compagnons s'occupe d'enterrer les morts (puis plus tard les malades encore vivants, qui seront achevés d'une balle dans la nuque) dans un charnier creusé un peu à l'écart, et deux sentinelles surveillent la route à chaque extrémité du village.
    Quant aux trois camarades des PJ, l'un va rapidement succomber à la maladie ; les deux autres sont mal en point, mais encore vivants (moins exposés au virus que leur camarade ou les villageois, ils devraient pouvoir survivre, surtout s'ils reçoivent des soins adaptés ; actuellement, ils sont affaiblis par la fièvre et incapables de fournir un effort un peu long). Et, chose importante, ils comprennent l'anglais... et donc ce que se disent entre eux les Américains. Ils réalisent donc assez rapidement ce qui s'est passé ici, et quelles sont les intentions des soldats. À qui, du coup, ils aimeraient bien fausser compagnie...

    Entre l'inconfort causé par la tenue NBC qui accentue les effets de la chaleur ambiante, la fatigue due à la marche à travers les montagnes, la réduction du champ de vision causée par le port du masque à gaz, et un certain manque de motivation dû au fait que personne ne s'attend à ce que quelqu'un arrive par cette route perdue et déserte, les deux sentinelles ne sont pas très attentives. Mais un véhicule grimpant la route (celui des PJ, par exemple) risque quand même fort d'être repéré.
    Dans un tel cas de figure, les Américains ont décidé de se retrancher dans la mosquée, sans se montrer, de façon à ce que le village donne l'impression d'être abandonné (ou totalement endormi si c'est la nuit). Évidemment, si les arrivants se montrent trop curieux, commencent à fouiner, et risquent de découvrir des choses compromettantes, les soldats ne vont pas les laisser faire ; mais ils n'ont pas réellement préparé ce cas de figure, ce qui fait que leurs actions seront improvisées et non coordonnées.

    Par contre, un bruit de moteur, et tout particulièrement un moteur de fabrication russe qui s'arrête à proximité (car en découvrant sur la place du village le 4×4 de leurs camarades, il est fort probable que les PJ s'arrêtent), pourrait constituer pour les deux Russes prisonniers le signal déclencheur d'une tentative d'évasion, dans laquelle ils tenteront d'impliquer les quelques villageois en état de bouger.

    Les PJ vont donc devoir découvrir ce qui est arrivé à leurs collègues et échapper aux Américains, ce qui ne sera pas facile (ils pourraient d'ailleurs bien y laisser leur peau). Leur chance réside dans le petit nombre et la mauvaise préparation des soldats, qui sont en outre encombrés par leurs tenues NBC qu'ils n'osent pas quitter. Mais malgré ça, une balle de M16 restera tout aussi fatale...

    Les risques de contamination sont presque nuls pour les PJ : il n'y a plus de virus dans l'environnement, et les seules sources de contamination sont désormais les malades (salive, sueur, urine, sang, etc...). La maladie n'est pas extrêmement contagieuse, et à condition d'éviter au maximum les contacts avec un porteur, d'avoir une bonne hygiène corporelle et de désinfecter les objets potentiellement souillés, des PJ en bonne santé ne devraient au pire qu'avoir un épisode mineur de fièvre associé à des céphalées et un gros rhume.


    Épilogue 1

    Une fois les PJ hors d'atteinte des Américains (qui n'ont pas de véhicule pour les poursuivre, à moins d'utiliser le 4×4 du convoi si les PJ l'ont laissé sur place), se posera la grave question des révélations à faire sur ce qu'ils ont vu. Doivent ils se taire, ou dévoiler cette bavure de l'armée américaine ? Et dans ce dernier cas, à quel moment ? S'ils le font sans attendre, alors qu'ils sont encore en territoire turkmène, ou un peu plus tard, dans l'Iran sous occupation américaine, ils s'exposent à de graves ennuis, car c'est cette même armée américaine qui les escorte dans leur traversée de l'Iran. Et un accident plus habile (camouflé par exemple en attaque d'insurgés islamistes) sera fort à craindre...


    Épilogue 2

    Que l'alternateur arrive ou non à bon port et que l'usine soit ou non mise en service, la paix ne reviendra pas au Proche-Orient pour autant.
    Allons, vous croyiez vraiment que c'était aussi simple qu'une banale histoire d'eau ?


    Me contacter | Retour à la page d'accueil | Retour à la page jeux de rôle | Retour à la page scénarios