Aperçu technologique


Sauf précisions contraires, le niveau technologique est globalement le même que celui de notre propre Terre à la même époque de notre Histoire.
En particulier, la radio (TSF), la radiographie (rayons X), le cinématographe et le Zeppelin, l'aspirine, le BCG et la transfusion sanguine, restent encore à inventer. La radioactivité n'a pas encore été découverte.

En cette fin de siècle, on pensait généralement que les sciences et techniques étaient arrivées au bout de tout ce qu'elles pouvaient produire. La conquête des planètes a relancé les sciences, en leur offrant de nouveaux champs d'exploration. Par contre, les techniques n'ont pas bénéficié de ce coup de fouet. L'électricité est encore souvent considérée comme une simple curiosité technique, malgré son application dans le domaine de l'éclairage. La machine à vapeur, la lampe à gaz et le propulseur éthérique sont considérés comme les trois merveilles du siècle : "jamais l'humanité ne fera plus grande invention".

L'énergie est considérée comme une entité indépendante de la matière et constituée de fluides (fluide électrique, fluide lumineux, fluide calorifique, etc...).

Les deux plus grandes nations scientifiques sont l'Angleterre et la France (cette dernière a probablement les meilleurs savants du monde, mais ils sont malheureusement peu nombreux).

Les quelques petits détails qui suivent sont destinés à vous aider à mieux vous situer.

Le Hanovrien Werner Siemens et l'Italien Pacinotti ont été à l'origine des principes de la machine dynamo-électrique (capable de transformer le travail mécanique en énergie électrique, et réciproquement).
En 1870, le Français Bergès utilise la houille blanche (énergie obtenue à partir des chutes d'eau) pour actionner une dynamo : c'est la naissance de l'hydro-électricité.
En 1871, le mécanicien belge Zénobe Gramme construit la première dynamo électrique industrielle.
En 1882, le Français Desprez résoud le problème du transport de force à distance par le courant électrique : l'utilisation de la houille blanche comme source d'énergie se développe rapidement.

En 1878, Jablochkoff éclaire l'avenue de l'Opéra à Paris avec des bougies électriques (bougies à arc électrique, qu'il a inventées en 1876). Cette même année, l'Américain Thomas Edison invente la lampe à incandescence avec filament de carbone.
En 1888, l'émigré austro-hongrois Nikola Tesla lance aux États-Unis un système de dynamo à courant alternatif (contre l'avis de Thomas Edison, qui ne croit qu'en l'avenir du courant continu). Il fait breveter son moteur à induction et s'associe avec l'industriel américain Georges Westinghouse pour l'exploiter.
En 1889 est construite la première usine électrique française (rue des Dames).

Le premier modèle de moteur à explosion est inventé en 1860 par le Français Lenoir.
En 1862, le Français Alphonse Beau de Rochas énonce la théorie du cycle à quatre temps et fabrique un moteur à gaz quatre temps.
En 1870, l'Autrichien Siegfried Marcus invente le moteur à essence.
Le premier moteur à quatre temps véritablement pratique est fabriqué par l'ingénieur prussien Nikolaus Otto en 1876.
En 1878, le Badois Carl Benz invente le moteur à gaz deux temps.
En 1885, le Wurtembergeois Gottlieb Daimler construit le premier moteur à essence : l'essence de pétrole, premier hydrocarbure s'enflammant facilement, y remplace le gaz. Il est suivi dans cette voie par Benz, et en 1888 par le mécanicien français Forest.
Le Bavarois Rudolf Diesel réalise ses premiers prototypes de moteurs en 1890.
Le Français René Panhard achète la licence du second brevet de moteur de Daimler (à quatre temps et deux cylindres), et construira sa première voiture automobile en 1891.

En 1879, Werner Siemens réalise une locomotive électrique.
Cependant, les trains sont encore tractés par des locomotives à vapeur. C'est en particulier le cas du prestigieux Orient-Express, exploité depuis le 5 juin 1883 par la Compagnie Internationale des Wagons-Lits et des Grands Express Européens (fondée en 1872 sous le nom de Compagnie Internationale des Wagons-Lits et renommée en 1884). Le train relie Paris (gare de l'Est) à Constantinople (Istamboul pour les Ottomans), en passant par Strasbourg, Munich, Vienne, Budapest et Bucarest. Il est direct depuis 1889 (auparavant, la ligne s'arrêtait à Giurgevo (en Roumanie) (1) ; les passagers traversaient le Danube (et la frontière) en bac à vapeur jusqu'à Roustchouk (en Bulgarie) (2), montaient dans un autre train qui les conduisait en sept heures jusqu'à Varna, au bord de la mer Noire, où ils embarquaient sur un paquebot autrichien à destination de Constantinople, qu'ils atteignaient après une traversée de quinze heures et un voyage ayant duré au total presque trois jours et demi). Une autre voie, mise en service en 1885, suit un itinéraire différent après Budapest, passant par Belgrade, Nich (3) et Sofia : achevée le premier juin 1889, elle permet dès lors de parcourir les 3186 km de voies de Paris à Constantinople en 67 heures et 35 minutes (auparavant, les passagers circulaient en voiture hippomobile de Nich à Philippopoli (4), avant de reprendre un train jusqu'à Constantinople). Le service est quotidien entre Paris et Budapest ; il y a trois trains par semaine pour Constantinople via Belgrade, un par semaine pour Constantinople via Bucarest et Constantza (5).

Le premier véhicule automobile routier à vapeur (l'Obéissante, des Français Bolée père et fils) est mis au point en 1875 ; pesant cinq tonnes, il atteint presque 40 km/h sur le plat, avec un équipage de deux personnes (conducteur et chauffeur, ce dernier alimentant la chaudière en charbon). Les Bolée construisirent plusieurs autres voitures automobiles à vapeur.
En 1883, les Français De Dion et Bouton construisirent un prototype ne nécessitant pas de chauffeur.
En 1890, le Français Serpolet relie Paris à Lyon en dix jours avec une voiture à vapeur.

La vapeur est la source d'énergie principale. Elle se développe à la place du moteur à essence (plus cher, plus complexe, plus fragile, plus bruyant, moins puissant à l'époque). (6)
Le contexte de 1890 n'est pas steampunk, mais si on lui laisse vingt ans devant lui, il pourrait fort bien le devenir.

Le premier vol éthérique date de 1875, la première expédition martienne de 1877, la première expédition vénusienne de 1880 (voir La conquête de l'éther).

En 1883, les frères Tissandier réalisent un dirigeable à moteur électrique Siemens (essai public le 8 octobre).
Le 9 août 1884, le France des capitaines Charles Renard (né en 1847) et Arthur Krebs (né en 1850) est le premier dirigeable à revenir à son point de départ.
Le 9 octobre 1890, Clément Ader décolle à bord de son aéroplane à moteur, l'Eole.

En 1888, le Français Gustave Zédé (1825 - 1891) met au point le Gymnote, un torpilleur sous-marin (expérimental) dont la machine électrique est l'œuvre d'Arthur Krebs (désormais commandant).
Le Gymnote peut atteindre une vitesse de 7,31 nœuds en surface et de 4,27 nœuds en plongée.

En 1876, l'Anglais Sidney Gilchrist Thomas met au point une méthode de déphosphoration de la fonte.

En 1866, l'Autrichien Gregor Mendel énonce les lois de l'hérédité.
Le Français Louis Pasteur, le Norvégien Gerhard Hansen, le Hanovrien Robert Koch, et d'autres, étudient les Bactéries.
En 1885, Pasteur procéde à la première vaccination antirabique.

Le Suédois Alfred Nobel invente la dynamite en 1866 ; l'Américain Alexander Graham Bell, le téléphone en 1876 ; le vétérinaire écossais John Boyd Dunlop, le pneumatique à chambre à air en 1888 ; l'Américain George Eastman, la pellicule photographique en 1889.
Au tout début des années 1890, le Français François Hennebique perfectionnera le béton armé.
Le Français Édouard Michelin créera en 1891 le pneu démontable pour bicyclettes (il sera adapté aux automobiles en 1894).


Notes

1 : l'actuelle Giurgiu.

2 : l'actuelle Ruse.

3 : l'actuelle Nis.

4 : l'actuelle Plovdiv.

5 : l'actuelle Constanta.

6 : J'ai eu connaissance de l'existence d'une théorie des plus douteuses, selon laquelle le développement du moteur à essence au détriment du moteur à vapeur était la conséquence indirecte d'une épizootie de fièvre aphteuse ayant entraîné la suppression de nombreux abreuvoirs à bestiaux qui étaient également utilisés pour les moteurs à vapeur.
Malheureusement, je n'ai pas eu plus d'informations sur cette théorie. Il me paraît toutefois peu probable qu'elle soit exacte. Cela impliquerait en outre l'existence d'une panzootie de fièvre aphteuse, ou tout au moins d'une épizootie ayant frappé à la fois l'Europe de l'Ouest et les États-Unis ; or je n'ai jamais trouvé trace d'un tel phénomène.
Par contre, il est possible que la disparition des abreuvoirs dans une région telle que l'Angleterre ou la côte est des États-Unis (le document évoquant cette théorie étant américain, je suppose qu'il s'agit d'une de ces deux possibilités) ait été un facteur ayant accéléré le remplacement de la vapeur par l'essence...
Quoi qu'il en soit, le remplacement de la machine à vapeur par le moteur à explosion (plus puissant à masse égale, la machine à vapeur devant emporter une réserve d'eau encombrante et lourde) est une évolution technique "normale", et il n'y a pas besoin d'aller chercher des explications tarabiscotées (fièvre aphteuse ou autres) pour le justifier.


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