La conquête de l'éther


Le 15 avril 1875, le Zénith, un ballon français de 3000 m³ avec à son bord trois passagers, atteint 8600 m d'altitude lors d'une ascension tragique : victimes des effets de l'hypoxie (liée à la très haute altitude atteinte), Théodore Sivel et Eustache Crocé-Spinelli meurent avant de rejoindre la terre ferme ; seul Gaston Tissandier (né à Paris en 1843) survit. (1)
Avec son frère Albert, Gaston Tissandier effectue de nouvelles tentatives (mieux préparées) dans un ballon muni d'une cabine pressurisée, l'Icare. Atteignant des altitudes de plus en plus élevées (plusieurs centaines de km) lors d'ascensions durant plusieurs jours, ils manquent en octobre d'être arrachés à l'attraction terrestre par des courants éthériques, et ne parviennent à redescendre qu'en sabotant leur ballon pour qu'il perde rapidement de l'altitude.
Edouard Branly (né en 1844), professeur de physique à l'Institut catholique de Paris depuis 1875, met au point avec eux le premier modèle de propulseur éthérique (électrique) en 1876. Pourvu d'énormes accumulateurs (qui sont toutefois insuffisants pour permettre d'envisager un voyage vers Mars), le Cyrano de Bergerac approche la Lune, mais l'absence d'atmosphère autour de l'astre rend le ballon inutile et le propulseur, trop rapide, n'est pas assez manœuvrier pour leur permettre d'alunir.
Branly développe alors un propulseur éthérique actionné par un moteur à vapeur (la vapeur étant elle-même obtenue grâce à un chauffe-eau solaire, qui concentre les rayons du Soleil pour chauffer l'eau). Et en 1877, les frères Tissandier atteignent Mars à bord du Gondole (ainsi nommé en l'honneur des fameux canaux martiens découverts par l'astronome Angelo Secchi en 1863) et se posent près de Syrtis Minor le 22 février. Ils établissent un premier contact avec les Martiens des canaux, et c'est le début de l'expansion terrienne au delà de la planète bleue.

Rapidement, les Anglais (Sir Joseph John Thomson (né en 1856) et Peter Tait (né en 1831)), et les Américains (Edison) développent à leur tour des propulseurs éthériques. Le premier ballon anglais se pose vers Syrtis Major en janvier 1878 (le symbolisme de l'endroit est voulu ; dès lors, les Français ne parleront plus de Syrtis Minor mais de Syrte pour désigner la capitale de leur colonie martienne).
Les autres puissances majeures terriennes leur emboîtent le pas plus ou moins rapidement (1879 pour la Prusse, la Bavière et l'Autriche-Hongrie ; etc...).

En 1890, on trouve sur Mars des colonies anglaises (les plus étendues), françaises (au deuxième rang pour la superficie), prussiennes, bavaroises, austro-hongroises, italiennes, belges, néerlandaises, russes, suédoises ; et, à un niveau moindre, des immigrants portugais, ottomans, hanovriens, wurtembergeois, saxons, danois, serbes, espagnols, etc...
Les Américains quant à eux n'ont pas de réelle présence territoriale, mais sont relativement nombreux, essentiellement attirés par les possibilités commerciales.

Vénus, dont l'exploration a commencé plus tard (première expédition (française) en 1880) et a été moins soutenue, est nettement moins avancée dans sa colonisation par les Terriens.
En 1890, la première puissance coloniale y est la France ; on y trouve aussi des colonies anglaises, italiennes, prussiennes, bavaroises, austro-hongroises et russes, ainsi que des ressortissants de diverses autres nationalités (dont les inévitables Américains).


Notes

1 : historique.


Me contacter | Retour à la page d'accueil | Retour à la page jeux de rôle | Retour à la page aides de jeu | Retour à la page Space 1890