Histoire des années 1864 - 1890


Pourquoi modifier la trame historique (au delà de l'aventure éthérique, s'entend) ?

Pour deux raisons :

Donc en résumé, je voulais un contexte avec des colonies et des explorateurs français sur les planètes (Mars et Vénus).

Il me fallait, pour rendre cela possible, éliminer entre autres la perte de l'Alsace-Lorraine, qui a eu pour conséquence un fort frein à la colonisation (avec l'existence d'un fort courant politique appelant à la préparation de La Revanche (avec un grand R) plutôt qu'à la dispersion de troupes à travers le globe ; alors imaginez ce que ç'aurait été avec plusieurs planètes à disposition...).
L'Alsace-Lorraine restant française, on peut raisonnablement supposer que le soutien politique et populaire à l'expansion coloniale serait plus important. Mais pour éliminer la perte de l'Alsace-Lorraine, il me fallait en fait éviter la guerre franco-prussienne de 1870. Et pour éviter cette guerre, le mieux était à mon avis de maintenir l'existence de plusieurs États allemands. (1)
En réfléchissant à la question, j'ai décidé de partir d'une petite modification de l'Histoire de France : raccourcir le règne de Napoléon III. Les changements apportés à la trame historique pour mon contexte découlent pour l'essentiel de cette simple différence.

J'ai remarqué ultérieurement que certaines des modifications que j'avais apportées à la trame historique se trouvaient aussi dans le contexte de Castle Falkenstein...

Avertissement : je ne suis pas un historien. Ce qui suit n'est qu'une suite de what if issus de mon imagination et d'un vernis culturel plutôt du genre de celui nécessaire pour passer à Questions pour un champignon que d'une véritable érudition indispensable pour soutenir une thèse de doctorat en Histoire moderne (et a fortiori, pour imaginer de façon cohérente et plausible une Histoire uchronique).


Modifications de la trame historique


En France :

Les élections du 31 mai 1863 montrent un net progrès de l'opposition républicaine (élection de Thiers à Paris). (2)
En 1864, Napoléon III, souffrant de coliques néphrétiques violentes et répétées (3), est tellement affaibli qu'il est dans l'incapacité de continuer à gouverner. Sa femme, l'impératrice Eugénie, exerce la régence et tente de conserver l'autorité sur le pays (parfois au moyen de procédés anti-démocratiques). Ceci, ajouté à divers scandales au niveau du pouvoir (qui font le jeu des républicains), amène l'opposition républicaine (menée par des hommes tels que Thiers, Ferry, Gambetta, Carnot, Garnier-Pagès, etc...) à déclencher des manifestations qui dégénèrent en une courte guerre civile (avec barricades à Paris), réminiscence principalement parisienne de celle de 1848, et avec l'aide du gouverneur de Paris, la régente est renversée et la République proclamée par Thiers, qui est élu par acclamation chef du pouvoir exécutif (gouvernement de l'Assemblée nationale).
Thiers est un farouche adversaire de l'unification allemande. Il déclare en 1865 : "Ce n'est pas une vieille politique, c'est une politique éternelle que celle qui conseille de ne pas créer autour de nous de grandes puissances" (3). D'où son soutien à l'Autriche en 1866...

En 1890, le président de la République est Sadi Carnot (né le 11 août 1837), depuis le 3 décembre 1887. Le président du Conseil est Pierre Tirard (né le 27 septembre 1827) du 22 février 1889 au premier mars 1890, Charles de Saulces de Freycinet (né le 14 novembre 1828, polytechnicien de formation, partisan du développement du chemin de fer et colonialiste convaincu) à partir du 17 mars 1890.


Petit retour en arrière en Allemagne : la guerre des Duchés et la montée des tensions austro-prussiennes :

En 1862, le roi de Prusse Guillaume Ier accorde à Bismarck (alors ambassadeur à Paris) la présidence du Conseil (23 septembre).
1863 / 1864 : c'est la guerre des Duchés. En octobre 1864, par la paix de Vienne, le Danemark abandonne les duchés (Slesvig et Holstein) à l'Autriche et à la Prusse (souveraineté indivise des deux vainqueurs).
En août 1865, la convention de Gastein maintient cette souveraineté indivise, mais partage à titre provisoire l'administration des duchés entre les deux vainqueurs : l'Autriche administre le Holstein, la Prusse le Slesvig (la Prusse conserve en outre le contrôle du port de Kiel, au Holstein). Le Lauenbourg devient propriété personnelle de Guillaume Ier (moyennant une indemnité versée à l'Autriche). Protestations vaines en Angleterre et en France.
Le 4 octobre 1865, Bismarck rencontre le président Thiers en France. Mais Thiers est défavorable à la Prusse face à l'Autriche.
Le 8 juin 1866, Bismarck fait quand même entrer les troupes prussiennes au Holstein. Plusieurs États allemands (Bavière, Hanovre, Saxe, Wurtemberg, Bade, Hesse électorale), ainsi que la France, s'allient à l'Autriche contre la Prusse. L'Autriche déclare la guerre le 15 juin. Commandés par Moltke, les Prussiens envahissent la Saxe le même jour pour entrer en Bohême, puis attaquent la France en passant par la Lorraine (après tout, les Français n'ont ils pas cédé par deux fois dans les années précédentes devant des troupes bien inférieures aux Prussiens, en Italie et au Mexique ?). Ils remportent quelques premiers succès (en particulier grâce à leur armement supérieur à celui des Autrichiens : ils sont munis de fusils à aiguille).
Trois armées prussiennes pénètrent en France, battent les Français à Saint-Privat et à Forbach. Metz et Nancy sont assiégées. Mais 13 jours après Forbach, la victoire de Gravelotte, enfin obtenue après trois jours de combats, marque le début de la contre-offensive française.
La guerre menaçant, le comité des fortifications avait lancé au printemps 1866 un programme de fortifications de campagne sur la frontière nord-est de la France. Ces ouvrages, construits pour la plupart en terre et en bois (faute de temps), couvraient alors une ligne s'étendant du nord des Vosges à la Sambre et étaient pourvus de pièces de 12 de place. Ils jouèrent un rôle fondamental dans le conflit, en permettant aux troupes françaises de ne pas avoir à affronter les Prussiens en rase campagne, où elles auraient été surclassées par un adversaire deux fois plus nombreux.
Le 3 juillet 1866, les troupes autrichiennes, commandées par l'archiduc Albert (4), battent la Prusse à Sadowa (en Bohême), portant un coup d'arrêt à l'unité allemande (5). Le 23 juillet, une épidémie de choléra frappe les troupes prussiennes sur le front est (3) : c'est la débâcle.
Après la défaite de la Prusse, Bismarck abandonne la politique et se retire dans son domaine.

Il n'y a donc pas d'unité allemande (1) :
La Prusse, toujours composée de deux territoires non contigus, n'étend pas ses frontières de 1861. Au contraire, la partie occidentale de la Prusse rhénane (jusqu'au fleuve Rhin y compris ; ce territoire comprend en particulier Aix-la-Chapelle, Clèves et Cologne) est annexée par la France (qui cherche ainsi à s'étendre jusqu'à ses frontières naturelles, même si en pratique la Corne de Rhénanie s'avèrera difficile à défendre (6)). Cette extension relativement importante de la France inquiète les États voisins (Belgique, Pays-Bas, et même la Bavière).
Le Slesvig et le Holstein (y compris le Lauenbourg) reviennent à l'Autriche.
Le Luxembourg reste propriété personnelle du roi de Hollande, mais l'influence française y est grande ; d'ailleurs, la France lorgne ouvertement dessus...

Les États allemands indépendants en 1890 (Autriche, Liechtenstein et Luxembourg non compris) :

Carte des États allemands en 1890

Anhalt (duché) : capitale : Dessau ; duc : Frédéric Ier (depuis 1871).

Bade (grand-duché) : capitale : Carlsruhe ; grand-duc : Frédéric Ier (depuis 1856).

Bavière (royaume) : capitale : Munich ; roi : Louis II de Wittelsbach (né le 25 août 1845) depuis le 10 mars 1864.
Mécène de Richard Wagner (mort en 1883), Louis II fait aussi construire de fabuleux châteaux (Neuschwanstein (commencé en 1869) ; Linderhof (1874 / 1878) ; Schachen ; Herrenschiemsee (copie de Versailles commencée en 1878) ; Falkenstein (7)). Émerveillé par les palais martiens, il en fera construire une imitation en Bavière, puis fera bâtir des châteaux sur Mars.
En 1867, il a été fiancé à sa cousine Sophie de Bavière (la sœur d'Élisabeth, l'impératrice d'Autriche). Mais les fiançailles ont été rompues (sous le prétexte de l'homosexualité du roi).
Othon, le frère du roi (né le 27 avril 1848) obtiendrait le trône s'il était vacant.
L'infanterie bavaroise est reconnaissable à son uniforme bleu-ciel et à son casque à chenille.
La Bavière est liée à la France par un traité d'alliance, mais cela n'empêche pas la France de convoiter le Palatinat (au nord de l'Alsace), situé dans ses frontières naturelles.

Brême (ville-libre (ancienne ville hanséatique))

Francfort-sur-le-Main (ville-libre (ancienne ville hanséatique))

Hambourg (ville-libre (ancienne ville hanséatique))

Hanovre (royaume) : capitale : Hanovre ; habitants : Hanovriens. Depuis la mort du duc Guillaume en 1884, le royaume a annexé le duché de Brunswick, auparavant indépendant.

Hesse-Darmstadt (grand-duché) : capitale : Darmstadt ; grand-duc : Louis IV (depuis 1877).

Hesse électorale (= Hesse-Cassel) : capitale : Cassel ; habitants : Hessois

Lippe-Detmold (principauté) : capitale : Detmold ; prince : Woldemar (depuis 1875).

Lübeck (ville-libre (ancienne ville hanséatique))

Mecklembourg-Schwerin (grand-duché) : capitale : Schwerin ; grand-duc : Frédéric-François III (depuis 1883).

Mecklembourg-Strelitz (grand-duché) : capitale : Strelitz ; grand-duc : Frédéric Guillaume (depuis 1860).

Nassau (duché) : capitale : Nassau ; duc : Adolphe Ier (né en 1817), depuis 1839.

Oldenbourg (grand-duché) : capitale : Oldenbourg ; grand-duc : Nicolas Frédéric Pierre (depuis 1853).

Prusse (royaume) : capitale : Berlin ; roi : Guillaume II (né le 27 janvier 1859), depuis le 15 juin 1888 (8).
Les officiers de l'armée prussienne sont pour la plupart d'origine aristocratique et constituent une caste fermée. Leur avancement se fait uniquement à l'ancienneté (un lieutenant devient capitaine vers 35 ans).

Reuss-Gera-Ebersdorf (principauté) (=Reuss-Gera-Schleiz-Lobenstein-Ebersdorf) : capitale : Gera ; prince : Henri XIV (depuis 1867).

Reuss-Greitz (principauté) : capitale : Greitz ; prince : Henri XXII (depuis 1859).

Saxe (royaume) : capitale : Dresde ; roi : Albert (depuis 1873).

Saxe-Altenbourg (duché) : capitale : Altenbourg ; duc : Ernest Ier (depuis 1853).

Saxe-Cobourg-Gotha (duché) : capitale : Gotha ; duc : Ernest II (depuis 1844).

Saxe-Meiningen-Hildburgshausen (duché) : capitale : Meiningen ; duc : Georges II (depuis 1866).

Saxe-Weimar (grand-duché) : capitale : Weimar ; duc : Charles Alexandre (depuis 1853).

Schaumbourg-Lippe (principauté) : capitale : Buckebourg ; prince : Adolphe Georges (depuis 1860).

Schwarzbourg-Rudolstadt (principauté) : capitale : Rudolstadt ; prince : Georges (depuis 1869).

Schwarzbourg-Sondershausen (principauté) : capitale : Sondershausen ; prince : Charles Gontran (depuis 1880).

Waldeck (principauté) ; prince : Georges Victor (depuis 1845).

Wurtemberg (royaume) : capitale : Stuttgart ; roi : Charles Ier (né en 1823), depuis 1864.

Parmi les États allemands non indépendants en 1890, citons les duchés de Slesvig et de Holstein qui appartiennent à l'Autriche, la Rhénanie (et du point de vue prussien l'Alsace-Lorraine) (françaises) et Heligoland qui est britannique (9).

Quant aux colonies allemandes sur Terre, il n'y en a pas (10).
Le Cameroun et le Togo sont des colonies françaises, le Sud-Ouest africain est portugais, le Tanganyika est partagé entre le Portugal et l'Angleterre, le Ruanda et l'Urundi font partie de l'État Indépendant du Congo, les possessions du Pacifique qui dans notre Histoire étaient des colonies allemandes sont anglaises, et l'Ouganda le sera bientôt lui aussi.

Tout cela n'a pas empêché les États allemands de se lancer à la conquête des planètes, où la concurrence est moins acharnée.


Le reste de l'Europe :


La Belgique :

Léopold II (né le 9 avril 1835) est roi depuis le 17 décembre 1865. Il est marié à Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine (née le 23 août 1836) depuis le 22 août 1853.
Ce que l'on appelle dans notre histoire les cantons rédimés (cédés par l'Allemagne en 1919 : Eupen, Malmédy, Moresnet, Saint-With) fait partie des territoires pris à la Prusse par la France.
L'expansion territoriale française aux dépens de la Prusse inquiète la Belgique, d'autant plus que la France convoite les territoires cédés aux Pays-Bas en 1815 par le second traité de Paris, et belges désormais. Déjà en 1866, la France avait failli violer la neutralité belge.
La Belgique convoite quant à elle le Luxembourg, Maastricht (perdu en 1831) et les bouches de l'Escaut.


Les Pays-Bas :
Guillaume III (né le 19 février 1817) est roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg de 1849 à sa mort le 23 novembre 1890. Il a épousé la princesse Sophie de Wurtemberg (17 juin 1818 / 3 juin 1877) le 18 juin 1839, puis la princesse Emma de Waldeck-Pyrmont (née le 2 août 1858) le 7 janvier 1879.
Sa fille Wilhelmine (née le 31 août 1880) lui succède sur le trône des Pays-Bas, mais le Luxembourg revient à Adolphe de Nassau.
En pratique, Emma, la mère de la reine, exerce la régence.


Le Luxembourg :
Guillaume III, roi des Pays-Bas, est grand-duc de Luxembourg de 1849 à sa mort le 23 novembre 1890. Adolphe Ier, duc de Nassau, devient grand-duc à cette date.
Le grand-duché est convoité à la fois par la Belgique et par la France (qui fait valoir qu'il s'agit de l'ancien département des Forêts (1795 / 1814)).


L'Italie :
La IIIème République, laïque, ne s'oppose pas à la suppression des États de l'Église. (11)
La France évacue ses troupes de Rome, qui est prise en 1864 par les Italiens (les volontaires de Garibaldi) après une courte résistance : le pape perd les États pontificaux.
La loi des Garanties est votée en Italie en 1865 (12). Elle proclame sainte et inviolable la personne du pape, lui reconnait toutes les prérogatives d'un souverain (les ambassadeurs accrédités auprès de lui jouissant des mêmes privilèges que ceux accrédités auprès du roi d'Italie) et la pleine autorité dans ses palais du Vatican et de Latran à Rome, lui octroie une dotation annuelle, lui laisse pleine autorité sur le clergé italien, et garantit la liberté absolue des conclaves et des conciles. Mais le pape Pie IX refuse de reconnaître le fait accompli et se considère comme moralement prisonnier dans le palais du Vatican où il s'est retiré (en 1878, la loi des Garanties est déclarée loi constitutionnelle par les Italiens (13) mais elle n'est pas acceptée par les papes). Il n'y a pas d'état pontifical.
Deux mois après le vote de la loi des Garanties, le roi Victor-Emmanuel II entre solennellement dans Rome. (14)
Il n'y a pas d'alliance entre l'Italie et la Prusse en 1866 (15), et la Vénétie reste autrichienne ; par contre, la France, pour prix de son soutien à l'Autriche contre la Prusse, lui demande de ne rien changer à l'état de l'Italie ; il n'y a donc pas de guerre entre ces deux pays en 1866.
Le roi d'Italie est Humbert Ier le Bon (né le 14 mars 1844), depuis le 9 janvier 1878. Il est marié à Marguerite de Savoie-Gênes (née en 1851) depuis le 22 avril 1868.

Carte de l'Italie et de la Vénétie en 1890


Le Saint-Siège :
Léon XIII (né en 1810) est devenu en 1878 le 256ème pape.
Les évènements en Italie font qu'il n'y a pas d'encyclique Quanta Cura contre le libéralisme catholique. (16)


Monaco :
Albert Ier (né le 13 novembre 1848) est prince depuis le 10 septembre 1889. Il a épousé le 21 septembre 1869 Marie-Victoria (née en 1850, fille de la princesse de Bade et du duc de Douglas-Hamilton), mais ce mariage a été annulé le 3 janvier 1880 et il s'est remarié le 31 octobre 1889 avec Marie-Alice Heine (veuve américaine née le 10 février 1858).


L'Autriche (Autriche-Hongrie à partir de septembre 1871) :
François-Joseph Ier (né le 18 août 1830) est empereur depuis le 2 décembre 1848. Il a épousé le 24 avril 1854 Élisabeth de Bavière, dite Sissi (née le 24 décembre 1837).
Rodolphe (21 août 1858 / 30 janvier 1889) était le prince héritier (marié le 10 mai 1881 à Stéphanie de Belgique (née en 1864), il en a eu une fille, Élisabeth, le 2 septembre 1883 ; il a aussi eu un fils de l'archiduchesse Maria-Antonia de Toscane (1858 / 1883) : Carl Rodolphe Salvador Pachmann (le 7 mars 1883) (17)). Mais Rodolphe est mort dans un pavillon de chasse à Mayerling (près de Vienne), avec sa maîtresse la baronne Marie Vetsera (âgée de 19 ans ; ils s'étaient rencontrés en 1888). (18)
La victoire de Sadowa a renforcé François-Joseph sur son trône, lui permettant de mieux contrôler la situation hongroise. Le régime dualiste n'est institué qu'en septembre 1871 (19). Il n'a comme organes communs que l'empereur lui-même, les ministères des affaires étrangères, des finances, et de la justice, et l'armée.
Richard, prince de Metternich (1829 / 1895) est l'ambassadeur d'Autriche à Paris depuis 1859.
De grands changements se préparent dans l'Empire austro-hongrois : conduiront ils à son éclatement en divers petits États, ou à son hégémonie dans une unité allemande qui reste à construire ? L'avenir le dira...


Le Liechtenstein :
Jean II le Bon (né en 1840) est prince depuis 1858.


La Suisse :
Gottlieb Ringier (né en 1837) est chancelier depuis le 14 décembre 1881.


L'Espagne : Le roi d'Espagne est Alphonse XIII (né le 17 mai 1886) depuis sa naissance (son père le roi Alphonse XII étant mort le 25 novembre 1885). En pratique, la régence est assurée par sa mère la reine Marie-Christine d'Autriche (née en 1858).


Le Portugal :
Le roi Louis Ier est mort le 19 octobre 1889. Son fils Charles Ier (né le 28 septembre 1863), lui a succédé sur le trône (il est marié à Marie-Amélie d'Orléans (née en 1865) depuis le 22 mai 1886).
Le 11 janvier 1890, un ultimatum anglais réclame l'évacuation de la partie sud du Nyassa et du Chiré supérieur, en Afrique ; une convention à ce sujet sera signée le 20 août entre les deux pays.


Les Royaumes Unis de Suède et de Norvège :
Oscar II (né le 21 janvier 1829) est roi depuis le 18 septembre 1872. Il a épousé le 6 juin 1857 la princesse Sophie de Nassau (née en 1836).


Le Danemark :
Christian IX (né en 1818) est roi depuis le 15 novembre 1863. Il est marié à la princesse Louise de Hesse-Cassel (née en 1817) depuis le 26 mai 1842.


La Russie :
Alexandre III (né le 10 mars 1845) est tsar depuis le 13 mars 1881. Il est marié à Marie Fedorovna, princesse Dagmar de Danemark (née en 1847) depuis le 9 novembre 1866.

Le service militaire dans l'armée russe, organisé par la loi de recrutement de 1874, est obligatoire pour tous à l'âge de 21 ans et pour une durée de trois à cinq ans de service actif (trois ans dans l'infanterie et l'artillerie à pied, quatre ans dans la cavalerie, l'artillerie à cheval et les troupes techniques, cinq ans dans la marine). Cependant, certains groupes ethniques et catégories sociales (médecins, enseignants, vétérinaires, etc...) sont exemptés. Mais si la proportion d'exemptés est importante, les réformés pour inaptitude physique sont nettement moins nombreux, et la sévérité des commissions médicales d'incorporation abaisse le niveau physique de la troupe.
La réserve dure de treize à quinze ans, et le conscrit sert ensuite dans la territoriale (Opoltchénié) jusqu'à l'âge de 43 ans.
L'Opoltchénié comporte deux catégories : la première, qui comprend les réservistes et quelques exemptés, alimente en temps de guerre les unités combattantes ; la seconde se compose de l'essentiel des exemptés.
Constituant un groupe à part d'unités d'élite (cavalerie, infanterie et artillerie), les cosaques sont appelés à vingt ans révolus et servent jusqu'à 38 ans, après avoir reçu un an d'instruction militaire. Après quatre ans de service actif, ils rentrent chez eux mais doivent être capables de répondre à tout appel et entretenir leur uniforme, leur équipement, leur armement et leur monture. Au bout de quatre nouvelles années, ils sont dispensés de l'entretien du cheval. À l'issue d'une nouvelle période de quatre ans, ils sont versés dans la réserve jusqu'à 38 ans, puis passent dans la territoriale.


L'Empire Ottoman :
Le sultan est Abdül Hamîd II le Sanglant (né en 1842), depuis le 31 août 1876.


La Serbie :
Le roi Milan Ier a abdiqué le 6 mars 1889. Son fils Alexandre Ier Obrenovitch (né le 15 août 1876) lui a succédé.


Le Monténégro :
Nicolas Ier Niegoch (né le 7 octobre 1841, marié le 8 novembre 1860 à Milena Voucotitch (née le 4 mai 1847)) est prince depuis le 14 août 1860.


La Bulgarie :
L'ancien prince Alexandre Ier de Battenberg (né le 5 avril 1857) a abdiqué le 7 septembre 1886 sous la pression du tsar Alexandre III (il est pourtant le neveu de la tsarine !) ; devenu comte von Hartenau, il est général-major dans l'armée autrichienne et a épousé en 1889 la cantatrice Joanna Loisinger (née en 1865).
Le duc Ferdinand Ier de Saxe-Cobourg-Gotha (né le 26 février 1861) a été élu prince de Bulgarie le 7 juillet 1887.


La Roumanie :
Carol Ier (né Charles de Hohenzollern-Sigmaringen le 20 avril 1839 et marié à la princesse Élisabeth de Wied (née le 29 décembre 1843) le 15 novembre 1869) est roi depuis le 22 mai 1881.


La Grèce :
Depuis le 31 octobre 1863, le roi est Georges Ier (né Guillaume le 24 décembre 1845, fils du roi Christian IX du Danemark, et marié le 27 octobre 1867 à la grande duchesse Olga de Russie (née le 22 août 1851)).


L'Empire Britannique :
La reine Victoria (née le 24 mai 1819) règne depuis 1837.
Le marquis de Salisbury est premier ministre depuis août 1886.

"L'armée anglaise n'a pour elle que son calme et tenace courage. Elle n'est en rien préparée à une grande guerre. Restée immobile depuis Waterloo, elle conserve le même armement et pour une bonne part les mêmes chefs. C'est l'armée la plus arriérée d'Europe."
Ces mots d'Octave Aubry (de l'Académie française) restent pleins de vérité (si l'on fait abstraction de la remarque sur l'ancienneté de l'armement et des chefs). L'Angleterre a toujours fait reposer sa défense sur sa marine. Si cette dernière est donc redoutable, l'armée, elle, ne l'est pas vraiment (même si par chance ses ennemis potentiels ne l'ont pas encore réalisé). Son budget est limité, son haut commandement n'est pas préparé à un conflit moderne, ses officiers prennent la guerre à la légère (comme une compétition sportive plus que comme un affrontement mortel).
Le recrutement se fait grâce au volontariat, l'engagement étant de six ans, plus six ans dans les réserves. Les cadres sont issus des classes supérieures de la société. Les officiers d'infanterie et de cavalerie sont formés à la Royal Military Academy de Sandhurst (fondée en 1802), ceux de l'artillerie et du génie, à celle de Woolwich (fondée en 1741).
Seules les troupes coloniales ont une véritable valeur militaire, mais elles sont considérées comme une punition et un manque de classe par la plupart des officiers de carrière, qui préfèrent rester sur le sol anglais. En outre, elles ne sont habituées qu'à des "petites guerres" coloniales, contre des "peuples non civilisés", des conflits faciles à gagner. Mais un conflit contre un ennemi "moderne" (une autre puissance européenne, par exemple, ou les républiques boers) serait une toute autre paire de manches...
Chaque régiment d'infanterie est constitué d'un dépôt (stationné en métropole, dans le district territorial de recrutement du régiment), d'un bataillon métropolitain (home battalion) à huit compagnies, en garnison en Angleterre ou dans les îles anglo-normandes, et d'un foreign battalion fort de 29 officiers et 983 hommes, stationné à l'extérieur (aux Indes, dans les colonies, en Méditerranée ou sur les planètes).
Les dépôts des régiments de cavalerie sont regroupés à Canterbury.
L'artillerie se compose d'un seul régiment, le Royal Regiment of Artillery (plus connu sous le nom de Royal Artillery), qui comprend le Horse Artillery (vingt batteries d'artillerie à cheval et deux batteries de dépôt), le Field Artillery (quatre-vingts batteries d'artillerie de campagne ou montée et une batterie de dépôt), le Mountain Artillery (dix batteries d'artillerie de montagne), et le Garrison Artillery (68 batteries d'artillerie de forteresse).
Le Royal Engineers est le corps du génie.
Organisée en bataillons rattachés aux bataillons d'active métropolitains, la réserve territoriale est constituée des Rifle Volunteers (pour l'infanterie) et de la Yeomanry (pour la cavalerie). Elle sert en cas d'invasion ou de rébellion, mais pas pour le maintien de l'ordre. Chaque bataillon de Rifle Volunteers est encadré par un lord-lieutenant, notable volontaire qui recrute l'encadrement, et instruit par des sous-officiers en retraite. Équipement et habillement sont à la charge des volontaires. La Yeomanry est organisée sur un principe similaire ; ses volontaires sont équipés et habillés par souscription, mais fournissent leurs chevaux. Dans l'artillerie, les réservistes servent comme canonniers montés dans l'Honorable Artillery, et surtout sur les pièces côtières de la Garrison Artillery.
Le Canada et l'Australie, dominions britanniques, ont leurs propres armées, sur le modèle métropolitain. Aux Indes, l'Indian Army a été créée en 1858 et est sous les ordres d'un général commandant en chef qui est aussi le membre militaire du Conseil de gouvernement du vice-roi. Sur Mars, la Martian Army est organisée sur le même modèle.
Depuis 1880, infanterie et cavalerie ont abandonné pour le combat leur habit rouge au profit de tenues khaki (l'uniforme traditionnel reste porté pour les parades).
Quant à l'armement, la guerre de Sécession, celle des Duchés, celle de 1866 entre la Prusse, l'Autriche et la France, l'adoption par les Prussiens de fusils à aiguille, le fusil Chassepot français, ont été autant de signes qui ont fini par faire prendre conscience à l'Angleterre de la nécessité de moderniser son matériel. Le résultat en a été l'adoption en 1871 du fusil Martini-Henry, puis son remplacement à partir de 1888 par le Lee-Metford. En 1890, l'armée reçoit ses premières mitrailleuses (Maxim).
La cavalerie est armée de la lance (utilisée en particulier aux Indes pour la chasse au sanglier (pigsticking)) et du sabre.
L'artillerie à cheval ou montée est pourvue de canons de 12 livres (76,2 mm), à chargement par la culasse, portant en moyenne à 5000 mètres et tirant aussi bien des obus classiques que du shrapnel, des boîtes à mitraille ou des obus éclairants. Les batteries d'artillerie lourde se composent de quatre pièces de 40 livres (120 mm) chargées par la bouche, et de deux obusiers de 6,3 pouces (160 mm), eux aussi chargés par la bouche.


Le reste du monde :


Les États-Unis :

Le président est le républicain Benjamin Harrison (né le 20 août 1833), élu en mars 1889.
La doctrine de Monroe, qui considère les Amériques comme la "chasse gardée" des États-Unis et veut que ceux-ci ne s'impliquent pas dans les affaires européennes, a été énoncée en décembre 1823. Elle reste l'un des grands principes de la politique étrangère des États-Unis.
Contrairement aux puissances européennes, les Américains ne cherchent pas à obtenir des avantages politiques ou économiques sur les planètes : ils demandent simplement l'application du principe de la porte ouverte, en vertu duquel les nations doivent jouir des mêmes avantages.
Pendant la guerre de Sécession, la IIIème République soutenait politiquement le Nord ; mais la France, conservant des intérêts dans les États du Sud (Louisiane en particulier), ne s'est pas impliquée plus avant dans le conflit.


L'expédition du Mexique :
Elle a commencé comme dans notre Histoire. Le 10 avril 1864 Maximilien est installé sur le trône d'empereur du Mexique par les troupes françaises. Peu après, du fait de la situation en métropole et du changement de régime, les Français quittent le Mexique. Les Américains n'interviennent pas (20). L'empire du Mexique ne dure guère ensuite, et Juarez renverse Maximilien et devient président.
L'expédition du Mexique, beaucoup plus courte que dans notre Histoire, n'a pas eu pour conséquence une désorganisation de l'armée française.


Le Brésil :
Le 15 novembre 1889, Pedro II (né le 2 décembre 1825, empereur depuis 1831) abdique. Il quitte secrètement le pays le 17 novembre 1889 pour Paris. La première république est proclamée. Le président est le maréchal Manuel Deodoro da Fonseca (né en 1827).


Le Japon :
Le mikado (empereur) est Meiji (Mutsu Hito, né en 1852), régnant depuis le 30 janvier 1867 et intronisé solennellement en 1868.
Son premier ministre est Yamagata Anitomo depuis décembre 1889 (il succède à Kuroda Kiyotaka, qui avait lui-même succédé à Ito Hirobumi en avril 1888). Les premières élections générales à la Diète sont prévues pour juillet 1890.
Le pays s'ouvre progressivement sur le reste du monde, se modernisant et s'occidentalisant de plus en plus (une constitution inspirée du modèle prussien a même été promulguée le 11 février 1889), et pourrait d'ici quelques années commencer à rivaliser avec les puissances européennes.


La Chine :
L'empereur est Kouang-Siu (né le 2 août 1872) depuis 1875, mais il n'a même pas 18 ans. L'impératrice Tseu-Hi, sa tante (née en 1835), a assuré la régence jusqu'au 4 mars 1889.
Quatre grandes puissances étrangères se partagent les richesses du pays, par le biais de concessions : l'Angleterre, la France, la Russie et les États-Unis.
La dynastie mandchoue des Ts'ing ne peut se maintenir sur le trône impérial que grâce à l'appui de ces grandes puissances, et tout particulièrement au soutien technique et militaire de l'Angleterre et de la France.
Par ailleurs, la Russie (au nord), la France (au sud-est) et l'Angleterre (au sud-ouest) cherchent à étendre leurs conquêtes territoriales aux dépends de ce qui reste de la Chine impériale. Les États-Unis, eux, se contentent d'obtenir des avantages économiques.


La colonisation sur Terre :
Du fait de la conquête des planètes, la colonisation sur Terre est moins rapide que dans notre propre Histoire. Si les côtes sont effectivement colonisées par les Européens, l'intérieur des terres ne l'est souvent qu'en théorie. La pacification est lente, avec des méthodes telles que la tache d'huile de Gallieni.


Notes

1 : l'unification allemande aura lieu ultérieurement et mènera à ce qu'on appellera ensuite la Grande Guerre, qui ensanglantera tout le continent européen.
2 : Ce progrès est plus important que ce qui a eu lieu dans notre propre Histoire.
3 : Historique...
4 : historiquement, il fut envoyé combattre les Italiens, et c'est le général Benedek qui commanda à Sadowa.
5 : contrairement à ce qui s'est passé dans notre propre Histoire, il n'y aura pas de traité signé le 18 août 1866 entre la Prusse et 22 autres États allemands, et la Confédération de l'Allemagne du Nord ne sera pas créée en septembre 1866.
6 : se souvenant des travaux du général Casimir Poitevin de Maureillan, certains penseurs militaires préconiseront d'appuyer la défense nord de la France sur la position Moselle - Meuse, sacrifiant ainsi en quelque sorte la Corne de Rhénanie.
7 : historiquement, il n'a pas pu le faire construire. Pour une autre version imaginaire de l'Histoire de la Bavière où existe ce château, voir Castle Falkenstein.
8 : historiquement, c'est Guillaume II, empereur (le Kaiser), qui écartera Bismarck en 1890 et lancera en 1898 un programme de construction navale pour rivaliser avec l'Angleterre. Ici, c'est lui qui va relancer l'unité allemande (1).
9 : historiquement, cédée à l'Allemagne en 1890. Mais ici, l'Angleterre considère la Prusse comme une menace et n'a pas l'intention de céder l'île à qui que ce soit, même au Hanovre.
10 : historiquement, la première colonie allemande fut le Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie), en 1884. Ici, étant données les modifications importantes du contexte politique allemand, les États allemands n'ont pas de colonies sur Terre, mais ils se sont quand même lancés à la conquête des planètes (où la concurrence est moins forte par rapport aux territoires disponibles).
11 : alors qu'historiquement Napoléon III préconisait une Confédération italienne présidée par le pape.
12 : historiquement, le 2 mai 1871.
13 : historiquement, en 1878.
14 : historiquement le 2 juillet 1871.
15 : contrairement à ce qui s'est passé dans notre Histoire, à l'instigation de Napoléon III.
16 : conséquence : l'Église sera plus ouverte que celle de notre propre Histoire.
17 : historiquement, cette filiation n'est pas une certitude.
18 : historiquement, on ne connait pas les causes ni les circonstances exactes du drame : s'est il suicidé après l'avoir tuée ? Il a été dit que Clemenceau l'aurait fait assassiner après qu'il ait refusé de comploter contre son père pour faire passer l'Autriche dans le camp français ; mais ici, l'Autriche est déjà dans le camp français...
19 : historiquement, en mai 1867 ; septembre 1871, c'est le compromis austro-bohême.
20 : historiquement, ils avaient failli intervenir contre les Français en 1865.


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