Ce JDR de SF (successeur de Rhand : Morningstar Missions (1985), du même éditeur, et qui a connu deux éditions, la première sous forme de boîte, la seconde en 1988 sous forme de livre) a au premier abord les apparences d'un jeu de space opera martial, mais il s'agit en fait plutôt d'un contexte post-cataclysmique (ou plus précisément, cataclysmique) martial.
Le cadre est la planète Rhand, qui vient de subir (en 2349) une invasion d'extra-terrestres (les Spectraux, en conflit avec l'humanité depuis 2339) ayant dégénéré en violent conflit nucléaire et biologique. Sa société humaine est en ruines. Et sur les cendres de la planète dévastée, s'élèvent des héros venus du passé qui vont (peut-être) tenter de restaurer la civilisation.
Ça a l'air d'un joyeux n'importe quoi ? Je ne vous donne pas tort sur ce point, les tentatives de justifications du contexte sont totalement bancales, et les auteurs semblent avoir simplement voulu pouvoir jouer des soldats en armure de combat motorisée (powered armor) dans un contexte cataclysmique pas si différent que ça de notre bonne vieille Terre, avec des ET et des gros flingues...
Quelques précisions en vrac (car il est difficile de structurer la présentation d'un tel fourre-tout) :
L'humanité a essaimé à travers les étoiles, et est désormais organisée en un Imperium dominé par les grandes entreprises. La population est donc répartie (sur Rhand comme ailleurs) en trois castes héréditaires et fortement cloisonnées. La caste stellaire (Starcaste) est constituée des gens de celles des grandes entreprises qui maîtrisent la technologie hyperspatiale, et dirigent de ce fait l'Imperium. La caste planétaire (Landcaste) est formée par les gens des grandes entreprises ne maîtrisant pas la technologie hyperspatiale ; elle détient le pouvoir politique, économique et militaire sur les planètes. Le reste de la population appartient à la caste des serfs (Bondsmen), et travaille pour les castes supérieures.
L'imposition de ce système de castes ne s'est pas fait sans heurts ; le principal système planétaire rebelle, les Sept mondes, a été écrasé en 2194.
Les PJ principaux sont des soldats des Sept mondes, qui ont passé un peu plus d'un siècle et demi en cryogénie, et sont brusquement ranimés sur Rhand. Qu'est ce qu'ils viennent foutre ici, on se le demande bien... :-\
Living Steel, le titre du jeu, est d'ailleurs le nom d'un type particulier d'armure de combat motorisée des Sept mondes.
L'une des armes employées par les Spectraux sur Rhand est un virus qui fait disparaître les inhibitions concernant le meurtre et la violence. La majeure partie de la population ayant été exposée à ce virus, la société locale est désormais très violente (les Spectraux espéraient qu'elle s'entretuerait jusqu'à l'extinction). Inutile de préciser que le système des castes en a pris un coup !
Quant aux ET débarqués sur la planète, leur vaisseau ayant été détruit, ils sont livrés à eux-mêmes sans autorité pour les coordonner.
Bref, Rhand est un monde en pleine tourmente, dont la civilisation est en train de subir de plein fouet sa Ruine (au sens Aftermath! du terme), et où les personnages doivent (ou en tous cas, peuvent, car rien ne les y oblige...) essayer de reconstruire une société nouvelle (et, si possible, meilleure) sur les décombres de l'ancienne.
Un contexte qui, s'il avait été plus cohérent, aurait pu donner quelque chose d'intéressant et d'exploitable...
Il existe un original (mais relativement limité, suite aux dégâts qu'il a subis du fait de la guerre) réseau satellitaire de téléporteurs autour de la planète, l'ORCA (Orbital Remote Commuter Access), qui est l'un des éléments les plus intéressants du jeu.
Enfin, il faut noter que les illustrations de flingues futuristes sont presque aussi moches que dans la première édition de Spacemaster.
Extrait de la gamme
Supplément décrivant la ville de Vissertown, sur Rhand, et proposant un scénario s'y déroulant.
Le tout est à l'image du jeu lui-même.