Macho Women With Guns

Damnation Alley


Ébauche de scénario pour Macho Women With Guns, réalisée à l'origine pour le dix-neuvième concours de scénarios de la Cour d'Obéron, et présentée ici dans une version mise à jour.
Le thème du concours était quand le vent se lèvera, et l'élément imposé, promesse tenue.


Damnation, Damnation Alley
Don't walk alone through the valley, yeah
Damnation, Damnation Alley
You'll never get out of here alive

(Bitch, Damnation Alley)

Si vous avez toujours pris Macho Women With Guns (MWWG) pour un jeu délirant avec lequel il est impossible de jouer des trucs sérieux, construits et intelligents, vous aviez tout faux (bon OK, les règles ne font rien pour aider). Ce scénario est là pour vous en convaincre...
Certains puristes estimeront peut-être que je pervertis l'esprit du jeu en mettant en scène des sujets très sérieux sur un ton à peine parodique : tant pis pour eux !
Au passage, il ne me paraît pas très compliqué de convertir ce scénario, soit en scénario 100 % sérieux, soit en scénario délire, et de l'adapter à d'autres jeux (Bitume ou les jeux cyberpunk, par exemple).

Avertissement : faire du MWWG en réduisant fortement le côté parodique et second degré du jeu aboutit bien souvent à des résultats crus et pas forcément du goût de tout le monde. Pour cette raison, la lecture du présent scénario est déconseillée aux âmes sensibles et aux lecteurs trop jeunes.

Les personnages et les évènements apparaissant dans ce scénario sont totalement fictifs, et toute ressemblance éventuelle avec des individus existant ou ayant existé ne serait qu'une coïncidence fortuite.

Dernière note : bien que MWWG ne permette d'incarner que des PJ féminins, les joueurs y sont en général des hommes (allez savoir pourquoi... sans doute un fantasme refoulé d'avoir une forte poitrine et de s'habiller léger mais sexy en dentelle, soie et latex). J'ai donc fait le choix de parler de joueurs, mais d'employer à leur sujet le féminin... Même chose d'ailleurs pour l'autre côté du paravent (mais j'ai préféré éviter d'employer le terme Maîtresse de Jeu, un peu trop connoté sado-maso).

Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin...


California Paradise

Il existe deux versions différentes du Machoverse, l'univers de MWWG, selon que l'on considère l'édition de 1994 ou la version D20 de 2003. Ce scénario ne se passe dans aucune des deux, mais dans une Californie imaginaire qui ressemble cependant beaucoup à la nôtre (même si la plupart des noms ont été changés).

Les PJ sont les "officiers" du chapitre de Hell (ville du sud de la Californie) des Cycle Sluts (un gang de bikers féminin) : les Cycle Sluts From Hell. Si vous n'avez que quatre PJ, il s'agira de la présidente, la secrétaire-trésorière, la sergent d'armes et la capitaine de route ; au delà de quatre, vous pouvez rajouter une vice-présidente et scinder en deux le poste de secrétaire-trésorière. Le reste du chapitre (qui comporte en tout et pour tout une dizaine de membres, officiers compris) est constitué de PNJ.
Un minimum de connaissances sur les gangs de bikers one-percenters sera utile pour mettre en scène le scénario.
La présidente, secondée par la vice-présidente, dirige le chapitre ; la secrétaire-trésorière s'occupe des aspects administratifs ; la sergent d'armes s'occupe de la discipline interne et de la sécurité ; la capitaine de route s'occupe des déplacements du groupe (choix des itinéraires, des étapes, des points de ravitaillement, des contacts avec les forces de l'ordre au cours du trajet, etc...).
Comme tout gang de bikers qui se respecte, les Cycle Sluts roulent bien évidemment en Harley-Davidson, haïssent les motos japonaises, sont copieusement dotées en armes blanches et en flingues, et trempent dans des activités illégales (trafic de drogues, d'armes, vols, violences physiques, blanchiment d'argent, etc...) même si elles sont probablement bien moins redoutables que les quatre principaux gangs : les Satans Hogs (et leurs affidés les Iraq Vets), les Highwaymen (ennemis jurés des Satans Hogs), les Desperados (alliés des Highwaymen) et les Infidels. Bref, ce ne sont en aucun cas d'inoffensives rebelles vivant libre en marge de la société des sédentaires et roulant cheveux au vent sur les rubans de bitume qui traversent les grands espaces américains, mais bien des délinquantes organisées, voire, n'ayons pas peur des mots, de dangereuses criminelles.


Night Riders

Parties pour un run de quelques jours à travers les grandes étendues désertiques de la Californie, les Cycle Sluts From Hell au grand complet, suivant la route 66 vers l'est, arrivent dans la San Hernando Valley. Le chapitre, après une exaltante chevauchée sous le soleil, fait halte pour la nuit dans la petite ville de San Hernando (conformément aux instructions de la capitaine de route). Après avoir refait le plein de leurs machines, les bikers envahissent l'un des bars, désireuses de se désaltérer, de faire la fête toute la soirée, de se bourrer la gueule, éventuellement de se défouler dans une bonne baston avec les loubards du coin, et finalement de se trouver des beaux mecs peu farouches pour tirer leur coup.
La MJ décrira la réaction des habitants du cru devant cette invasion motorisée, et mettra en scène la soirée, qui comprendra probablement quelques défis entre s½urs ou avec les autochtones : beuveries, cul-secs chronométrés, burns et courses de motos dans la grand rue, concours de bras de fer, lancers de crans d'arrêt, chants paillards, danses, bref, c'est la fête, au grand déplaisir de certains indigènes qui voudraient pouvoir dormir tranquilles et qui ne décolèrent pas contre leurs policiers qui, s'estimant en infériorité numérique flagrante et totalement surclassés pour ce qui est de l'armement, n'osent pas intervenir.


Middle of Nowhere

Le lendemain matin, les Cycle Sluts se réveillent avec la gueule de bois, et des souvenirs embrumés des agréables évènements de la nuit passée.
Mais au moment de repartir, l'une de leurs s½urs manque à l'appel : Tiny Ann Sixx est introuvable, son portable ne répond pas, mais sa Harley est toujours là. Peut-être est elle encore en train de profiter d'un reliquat des plaisirs de la nuit dernière ?
Plus le temps passe, et plus les Sluts s'inquiètent. L'absence de Tiny (ainsi surnommée car elle ne mesure qu'1m55) n'est pas normale. Les PJ finiront bien par prendre une décision et se mettre à la recherche de la disparue (car il n'est pas envisageable de repartir sans elle).
Vadrouiller dans le voisinage en faisant retentir dans les rues de San Hernando le bruit caractéristique des moteurs Harley-Davidson ne fournit aucune piste. Aucune des personnes interrogées n'a rien vu (mais il est manifeste que les bikers les intimident, ce qui pourrait amener à tort les PJ à croire qu'on leur cache quelque chose). Si vos joueurs ont besoin de se défouler, vous pouvez éventuellement leur faire interroger le gros malin macho de service, qui tentera ouvertement de draguer l'une d'elles, voire de la peloter, et devra être remis à sa place par la manière forte.
Si les Cycle Sluts tentent particulièrement d'obtenir de l'aide des jeunes femmes du lieu, en jouant sur la solidarité féminine, elles les trouveront particulièrement apathiques, même dans les catégories en principe les plus "émancipées" (étudiantes, professions libérales, enseignantes, etc...), et ne pourront rien en tirer.
Enfin, si elles mettent la ville à feu et à sang pour retrouver leur s½ur, la police locale demandera des renforts, et une intervention d'envergure des forces de l'ordre aura lieu, qui risque fort de se terminer par la mise sous les verrous du chapitre entier (Tiny exceptée...).


Carboy

Quand vos joueurs auront stagné un moment, l'une des PJ croira reconnaître dans la rue le mec qu'avait emballé Tiny lors de la fiesta de la veille, au volant d'un gros pick-up Ford F-150 série spéciale Harley-Davidson, vitres baissées, radio à fond, coude et gourmette en plaqué or à la portière.
Si les Sluts lui font signe pour qu'il s'arrête, il les dépassera en faisant ronfler son moteur, un épais nuage noir sortant de son pot d'échappement alors qu'il accélère.
Le seul moyen de l'interroger sera de le coincer quelque part. Nos bikers peuvent donc, soit le suivre à distance et le rejoindre là où il s'arrêtera, soit le prendre en chasse et le forcer à s'arrêter.
Une fois acculé, Johnny Bob essaiera d'abord de jouer les durs, mais gageons que les PJ sauront l'attendrir (au sens où on attendrit une viande), et qu'il finira par révéler avoir enlevé Tiny pendant qu'elle cuvait, avec l'aide de quelques-uns de ses copains, pour l'emmener dans un ranch à l'écart de la ville (donc dans le désert).
Johnny Bob est un prospect (un membre probatoire) du chapitre local des Satans Hogs, mais les PJ n'en savent rien.


Riding in Thunder

Le ranch en question est situé à quelques miles de San Hernando, et à peu près autant des ranchs voisins. Cet isolement relatif devrait permettre aux Cycle Sluts d'y faire une descente relativement discrète, bien que musclée.
Les quelques hommes se trouvant à l'intérieur du ranch ont beau être armés (pistolets, fusils d'assaut, voire plus selon l'arsenal transporté par les PJ), ils ne font pas le poids face à un gang de macho women with guns, et nos héroïnes devraient parvenir à prendre les lieux d'assaut sans difficulté majeure.
Tiny est prisonnière dans une cellule aménagée dans le sous-sol du bâtiment d'habitation, tremblante, nue et menottée en croix sur un lit métallique au matelas nu taché de sang et d'autres substances. Couverte de sang séché, d'ecchymoses et de souillures, elle présente également des traces de brûlures de cigarettes en de multiples endroits. Et comme ses s½urs le craignaient, elle a subi des sévices sexuels.
En découvrant la disparue dans un tel état, il est fort possible que le gang décide de passer une nouvelle fois ses nerfs sur les occupants du ranch, afin d'assouvir un soudain besoin de vengeance...


Hell Hath No Fury

Si vos joueurs sont des bourrines, le scénario risque de s'arrêter là : Tiny est retrouvée et vengée, le chapitre reprend son run, et voilà tout. Si par contre elles jouent plus finement, elles pourront découvrir des indices leur permettant de continuer au delà.

En fouillant la maison et/ou en interrogeant ses occupants, les PJ se rendront compte de l'existence d'un réseau de traite des blanches, raison pour laquelle plusieurs cellules ont été aménagées dans le sous-sol du bâtiment.
Au besoin, ce sont les révélations de Tiny elle-même (si elle n'est pas trop traumatisée par ce qu'elle a subi) sur ce qu'elle a entendu et vécu pendant sa courte captivité qui les remettront en selle pour la suite prévue des évènements.

Parmi les éléments intéressants que les PJ peuvent découvrir dans le ranch, il y a un blouson de cuir aux couleurs rouges et blanches des Satans Hogs, chapitre de San Hernando Valley, soigneusement rangé dans la penderie de la chambre principale, et une Harley, fortement poussiéreuse (il y a même des toiles d'araignées dessus !), dans le garage : ceci semblerait indiquer que le chapitre local des Satans Hogs soit impliqué dans l'affaire (et accessoirement, que le propriétaire de la Harley, qui figure parmi les occupants de la maison passés à tabac (voire pire) par les Sluts, n'ait plus vraiment l'esprit biker). S'emparer des couleurs comme trophée, ou à défaut les souiller irrémédiablement, est un geste indispensable à accomplir si les PJ sont de véritables Cycle Sluts.
Enfin, il y a sur place une impressionnante collection de DVD pornos, un ordinateur dont le disque dur regorge de photos pornos, et des quantités respectables d'alcool, de tabac, de cannabis, de métamphétamines, et de GHB (gamma-hydroxybutyrate, la "drogue du viol") (mais l'identification de ces deux dernières substances nécessite de l'expérience dans le domaine, ou une analyse chimique).


Living in a Boy's World

Il est temps d'expliquer à la MJ ce qui se passe vraiment ici.

La San Hernando Valley est mise en coupe réglée par les Satans Hogs, de façon discrète afin de ne pas effaroucher le grand public, qui les tolère et les trouve même plutôt sympathiques car il a d'eux une vision assez bon enfant, forgée grâce à des films tels que L'épopée sauvage avec Marlon Branlo et Lee Marvel, Les anges de Satan avec Nicholas Jackson, ou plus récemment Bande de Rebelles avec John Traviata, qui les présentent comme de gentils rebelles, et non comme ce qu'ils sont réellement : des criminels en bande organisée.
Les activités principales des Satans Hogs - San Hernando Valley (SHSHV, le chapitre local des Hogs) sont liées au sexe et à la drogue. Les SHSHV contrôlent l'industrie du cinéma pornographique (première activité économique du coin, qui vaut à la région les surnoms de San Pornando Valley et de Silicone Implants Valley), la prostitution dans la vallée et alentour, et ont organisé un réseau de traite des blanches, qui s'empare de femmes jeunes, jolies et apparemment paumées, de passage dans la vallée, pour le compte de réseaux de prostitution ou de réalisateurs de snuff movies (c'est dans cette intention que Tiny a été kidnappée). Ils sont également une plaque tournante du trafic de drogues, arrivant aux États-Unis par le Mexique ou la côte californienne, et expédiées ensuite vers l'intérieur du pays en suivant tout d'abord la route 66. Les SHSHV produisent eux-mêmes certaines drogues : métamphétamines et GHB dans des laboratoires clandestins situés dans les sous-sols de maisons appartenant à ses membres, marijuana grâce à des plantations (abondamment irriguées) de cannabis. Ils assurent également une distribution bon marché de drogues à forte pharmacodépendance au sein d'une bonne partie de la population de la vallée, en particulier chez les femmes (les brebis, qui ne sont pour les Satans Hogs rien de plus que des marchandises, des possessions, des biens de consommation), dont ils s'assurent ainsi chimiquement la soumission et la docilité, ce qui facilite leur "utilisation" dans l'industrie locale du sexe (ceci explique aussi l'apathie de la population féminine locale, remarquée par les Cycle Sluts lors de la recherche de Tiny).

À noter que les SHSHV ont pour la plupart bien trahi l'esprit biker, préférant rouler en 4×4 climatisé que se taller le coccyx et de respirer la poussière sur des motos. Les Cycle Sluts ne rencontreront des Hogs à moto que lorsque ces derniers auront réalisé qu'un autre groupe de bikers est venu les défier sur leurs terres.

Le chapitre de San Hernando Valley est l'un des plus imposants du gang des Satans Hogs, atteignant presque une trentaine de membres (si vous considérez que c'est insuffisant pour donner assez de fil à retordre au chapitre des PJ, vous pouvez augmenter leur puissance grâce aux membres d'un (ou plusieurs !) chapitres de Satans Hogs en visite dans la vallée, à une bande d'Iraq Vets (traditionnels suppôts des Satans Hogs) ou à un club hangaround de bikers désireux de devenir des Satans Hogs et qui dans ce but exécuteront spontanément de basses besognes pour les SHSHV).

Le QG des SHSHV, que les PJ ne découvriront que tard dans le scénario, est situé dans un ranch isolé et fortifié, bien clôturé de barbelés, avec caméras de surveillance, détecteurs de mouvements, etc... Une vraie forteresse, conçue pour résister à un petit assaut ! Les accès au ranch sont en permanence gardés par au moins un Satans Hog armé, un lion (oui, vous avez bien lu, il y en a qui ne se contentent pas de bêtes rottweilers) rôde dans l'enclos entourant le bâtiment central, bâtiment dont les murs sont capables de résister à un tir de roquettes, et l'intérieur est un véritable petit dungeon (au sens JDR du terme, pas au sens sado-maso !) avec ses pièges (trappes, guillotines, pièges à feu et autres crotales). Une partie du bâtiment, que nous appellerons le gynécée (les Hogs quant à eux n'ayant pas un vocabulaire aussi soutenu), est une sorte de harem où sont prisonnières des jeunes femmes rendues dociles par la drogue, et qui sont les actrices vedettes des nombreux films pornos produits par les SHSHV (films dont les PJ ont pu voir la collection complète dans la maison où Tiny était séquestrée).
Le président des SHSHV, David "Dad" Butcher, vit dans ce ranch.


Hit and Run

Ayant découvert que derrière l'enlèvement de Tiny se cachait une machination misogyne de grande ampleur, les Cycle Sluts From Hell assemblées en réunion pleinière font solennellement le serment d'y mettre fin, et de ne pas quitter San Hernando Valley avant d'avoir tenu ce serment.

Les Cycle Sluts peuvent par exemple installer un campement caché dans le désert, et mener depuis cette base des explorations discrètes pour découvrir les installations des SHSHV, avant de lancer dessus des raids massifs et destructeurs.

Lors des premières explorations des Sluts, menées par petits groupes, les PJ pourraient être repérées par des Satans Hogs, qui viendront à leur rencontre (en Harley ou en pick-up, selon les circonstances) pour leur expliquer qu'ici, c'est leur territoire, et qu'ils ne veulent pas y voir d'autre gang de bikers, même s'il s'agit de femmes. Si les PJ parviennent à garder leur calme malgré les réflexions sexistes qui ne manqueront pas de fuser, et n'éclatent pas ces émissaires, elles peuvent les suivre de loin pour voir où ils se rendent, et repérer ainsi une première installation hog.

D'éventuels prisonniers capturés lors des raids peuvent être interrogés pour découvrir toute l'ampleur des activités criminelles des Satans Hogs, dont les PJ n'ont eu qu'un aperçu lors de la libération de Tiny.

Au fur et à mesure que leurs installations (a priori tout d'abord les cultures de cannabis, entrepôts de stockage de drogues, et laboratoires chimiques) seront détruites, les Satans Hogs réaliseront la menace qui pèse sur leurs activités, et commenceront à réagir. Cela se traduira tout d'abord par quelques patrouilles en 4×4, puis par des virées en groupe à moto.

La tactique des raids devrait permettre aux Cycle Sluts d'affaiblir graduellement les SHSHV, en réduisant progressivement leurs effectifs (faute de quoi, toutes macho women with guns qu'elles soient, elles n'auraient que bien peu de chances de sortir victorieuses de la confrontation finale...).

N'oubliez pas que pendant cette phase, le chapitre des PJ aura besoin de ravitaillement, en carburant, nourriture, eau, etc... Les Cycle Sluts peuvent se procurer ce dont elles ont besoin dans les installations victimes de leurs raids, plus simplement en les achetant tout à fait normalement (mais elles courent alors le risque d'être repérées et suivies par leurs ennemis), ou en menant des raids sur les commerces de la vallée (ce qui ne fera rien pour leur attirer les bonnes grâces des habitants "normaux").


Back to the Cave

En frappant les SHSHV au niveau de leur production de drogues et de leurs laboratoires de stockage, les Sluts vont les empêcher de continuer à droguer commodément les brebis de la vallée. La plupart d'entre elles vont donc subir les effets de la crise de manque, avec agitation, anxiété, irritabilité, insomnies. Si les PJ remarquent le changement de comportement chez les habitantes et l'identifient pour ce qu'il est, elles pourront, au bout de quelques jours (quand la première phase du sevrage sera passée), tenter de rallier à leur cause les jeunes femmes de San Hernando Valley, faisant souffler parmi elles le vent de l'émancipation, et de la révolte contre les Satans Hogs.
Même si ces femmes ne deviendront sans doute jamais de vraies bikers, et restent donc, toutes femmes qu'elles soient, des inférieures aux yeux des PJ, elles peuvent être organisées et encadrées de telle sorte que leur soif de vengeance contre ceux qui les ont réduites à la dépendance et pour nombre d'entre elles à l'esclavage sexuel soit dirigée de façon suffisamment efficace pour qu'elle puisse être assouvie.

Les anciennes victimes des SHSHV peuvent fournir aux Cycle Sluts des informations sur les activités du gang, leur procurer du ravitaillement, et même, si les PJ pataugent trop, leur indiquer l'emplacement du repaire des Hogs.


Race With the Devil

Si vos joueurs (ou leurs persos) sont de grosses bourrines, vous pouvez abréger la phase "enquête / raids" pour passer à la confrontation finale avec le chapitre local des Satans Hogs.

Idéalement, cette confrontation se fera en deux temps : d'abord, un affrontement à moto entre les deux chapitres, qui devrait occasionner des pertes de part et d'autres et faire prendre conscience aux SHSHV qu'ils ont face à eux, non pas de bêtes brebis, mais des filles qui en ont, et qui pourraient bien leur mettre une raclée en terrain découvert ; ensuite, éventuellement à l'issue d'une course poursuite dans le désert entre les Hogs qui s'enfuient pour échapper au carnage et le gang des PJ, un assaut donné contre le QG des SHSHV, entreprise beaucoup plus délicate pour les Cycle Sluts, car le rapport de force sera alors en faveur des Satans Hogs.

Il n'y a que peu de chances pour que la confrontation des deux bandes de bikers en plein désert se fasse "à l'ancienne", chaque groupe fonçant bêtement sur l'autre en hurlant, au mépris du feu ennemi. Il est plus probable, soit que les Satan Hogs fondent par surprise sur le campement des Cycle Sluts, qu'ils auront découvert auparavant, soit que les Sluts leur tendent une embuscade alors qu'ils se regroupent sur la route pour se rendre par exemple à une réunion à leur QG.


Back to the Wall

La MJ devra dresser un plan du QG, avec ses défenses, et de ses alentours. N'oubliez pas le lion ! Même s'il ne devrait pas faire long feu devant une macho woman with guns armée d'un fusil-mitrailleur, ça impressionne toujours (quand il ne fait pas la sieste, évidemment...).

Investir de force le repaire des Satans Hogs est une opération extrêmement risquée, qui se soldera inévitablement par de nombreuses pertes dans les rangs des Cycle Sluts. Aussi est il probable que les PJ ne lancent pas leur bande dans un assaut frontal, mais, après avoir testé les défenses de leurs adversaires lors d'une ou deux escarmouches, se préparent à les assiéger (si vos joueurs sont assez connes pour lancer leurs Sluts à l'assaut du QG des Hogs alors qu'elles ont pu en mesurer l'efficacité des défenses, elles n'auront que ce qu'elles méritent : décimez sans état d'âme leurs rangs, avant que les survivantes ne décident de s'enfuir pour combattre un autre jour, avec ou sans les PJ (s'il en reste !)).

Organiser un siège risque d'être délicat : les Satans Hogs vont très certainement rameuter d'autres chapitres du gang par téléphone portable, qui vont rappliquer d'ici quelques jours, rendant la position des Cycle Sluts From Hell intenables : car même si celles-ci faisaient appel à d'autres chapitres des Cycle Sluts, leur gang est beaucoup moins nombreux et nettement moins bien équipé que les Satans Hogs, et les chapitres les plus proches n'arriveraient probablement qu'après les premiers renforts de leurs adversaires. Bref, il convient de faire vite, à la faveur de la nuit par exemple.

Laissez vos joueurs élaborer un plan d'action, en fonction de ce qu'elles auront pu découvrir des défenses du repaire des SHSHV. Quand elles se prépareront à donner l'assaut (ou à effectuer une reconnaissance poussée sous le couvert de l'obscurité, ou à lever le siège, enfin bref, quand elles se décideront à bouger), deux évènements se produiront, presque simultanément : d'une part, les guetteuses entendront des bruits de moteurs se rapprochant rapidement dans le silence du désert, et d'autre part, des coups de feu claqueront à l'intérieur du QG.


Goin' Wild

Les moteurs ne sont pas des moteurs de Harley-Davidson ; il s'agit probablement plutôt de plusieurs pick-ups 4×4. Ce sont les jeunes femmes de San Hernando, qui, après avoir mis la main sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une arme dans leur entourage, ont décidé d'aller donner elles aussi l'assaut au repaire des Satans Hogs. Ce qu'elles vont faire sur leur lancée, sauf si les Cycle Sluts, les prenant pour des renforts venant au secours des assiégés, tentent de les stopper par la force (auquel cas, elles provoqueront un véritable carnage dans les rangs des arrivantes).

Si les Sluts laissent passer les femmes de San Hernando, leur charge soudaine, défonçant les clôtures à coup de pare-buffles et emboutissant tous les petits obstacles sur leur passage, permettra aux PJ, une fois qu'elles se seront elles-mêmes remises de leur surprise, de s'approcher du QG des Hogs par l'arrière, et de tenter d'y pénétrer par l'endroit le moins bien défendu : le toit.
(vos joueurs pourraient bien entendu avoir d'autres idées, dont certaines sont même susceptibles de marcher, comme de bourrer un pick-up d'explosifs et de le lancer contre le bâtiment)

Quant aux coups de feu qui ont retenti à l'intérieur du bâtiment, ils proviennent du gynécée : après s'être copieusement imbibés d'alcool pour se remonter le moral, trois Satans Hogs ont décidé d'aller passer du bon temps en compagnie de quelques-unes de leurs actrices fétiches. Mais ils avaient oublié un détail : par manque de drogue, leurs stars ne sont plus les brebis dociles qu'on peut voir dans les films ; et il semble qu'elles ne soient pas particulièrement disposées à continuer leur carrière actuelle... Bref, les trois Hogs se sont laissés surprendre comme des bleus et faits submerger par leurs prisonnières, qui se sont emparées de leurs armes, les ont froidement abattus, et sont sorties de leurs quartiers pour se venger de leurs geôliers. Avec l'apparition inattendue de cet ennemi intérieur, voilà les Satans Hogs pris entre deux feux, obligés à la fois de se défendre contre l'assaut des assiégeantes et de tenter de refouler leurs actrices, ivres de folie homicide.

Bref, le vent de la révolte s'est enfin levé parmi la population féminine de San Hernando Valley, et le règne des SHSHV semble toucher à sa fin : l'assaut des Cycle Sluts, combattantes entraînées, enfonce définitivement sur leur cercueil le clou qui sonne le glas de leur dictature (si vous me permettez d'employer cette image quelque peu osée).

Aidées par leurs alliées improvisées, les Sluts investissent le repaire des Hogs, dont elles devraient se rendre maîtresses en quelques dizaines de minutes au maximum, mais moyennant quelques pertes humaines. Dans le camp adverse, aucun homme ne survivra à l'assaut : ceux que le chapitre des PJ ne tuera pas seront mis en pièces par les femmes du cru. L'aube se lèvera sur une vision dantesque...


Road of Bones

Une fois le QG des Satans Hogs détruit et les dernières femmes libérées de leur esclavage, les PJ auront accompli leur serment. Leur promesse tenue, les Cycle Sluts From Hell peuvent repartir pour de nouvelles aventures...


À propos des références culturelles du scénario :

Damnation Alley est certes le titre d'un roman de Roger Zelazny, traduit en français sous le titre Les culbuteurs de l'enfer (puis Route 666), mais en dépit de quelques points communs entre ce livre et le contexte du présent scénario, ce n'est pas à lui qu'il est fait référence ici : car Damnation Alley est aussi une chanson (et un album) de Bitch.

La ville de Hell existe bien en Californie, mais elle est abandonnée.

Cycle Sluts From Hell est le nom d'un groupe de heavy metal américain, principalement remarquable par la présence de quatre (à l'origine) chanteuses.

Les intertitres du scénario empruntent leurs noms à des chansons interprétées par des grandes voix féminines du rock plus ou moins dur (qui ne sont jamais qu'un type particulier de macho women) :
California Paradise est une chanson des Runaways.
Night Riders est une chanson de Lee Aaron.
Middle of Nowhere est une chanson de House of Schock.
Carboy est une chanson des Delphines.
Riding in Thunder est une chanson de Bitch.
Hell Hath No Fury est une chanson de Rock Goddess.
Living in a Boy's World est une chanson de Fiona.
Hit and Run et Race With the Devil sont des chansons de Girlschool (la seconde est plus précisément une reprise de Judas Priest).
Back to the Cave est une chanson de Lita Ford.
Back to the Wall est une chanson de Divinyls.
Goin' Wild est une chanson de Wendy O. Williams.
Road of Bones est une chanson d'Ignitor.


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