Dressez la table et la querelle cessera... ou non

(proverbe hébreu légèrement complété par mes soins)


Ébauche de scénario générique, réalisée à l'origine pour le quatrième concours de synopsis de la Cour d'Obéron, et présentée ici dans une version mise à jour.
Le thème du concours était une citation de John Heywood : Mieux vaut arriver sur la fin d'un repas qu'au commencement d'une querelle.

Cette ébauche de scénario se veut utilisable dans à peu près n'importe quel contexte de JDR. Outre la simple idée de scénario, deux synopsis un peu plus étoffés développés à partir de cette même base sont proposés.

Si vous êtes censés participer à ces scénarios en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin...


Synopsis de base : Moins l'homme mange, plus son c½ur s'emplit de lumière
(proverbe arabe)

Des factions entre lesquelles règne une rivalité sourde doivent se réunir à l'occasion d'un grand banquet. Au cours du repas, la tension va monter et les différents camps vont finir par s'affronter.
Les personnages, dont la puissance est mineure à côté de celle des factions en question, peuvent assister au repas depuis le début, mais ils risquent d'être pris à partie par les adversaires ou d'être victimes de dégâts collatéraux. Si par contre ils n'arrivent qu'à la fin du banquet, une fois que les adversaires se sont mutuellement affaiblis, ils peuvent tirer de la situation de plus grands bénéfices malgré leur relative faiblesse initiale, ou bien résoudre le conflit.


Développement n° 1 :
L'idole déjeune

Les personnages appartiennent à une faction mineure dans le conflit larvé en cours. La puissance relativement réduite de leur "clan" les contraint à rester dans l'ombre de l'un des deux grands qui se disputent la première place (il peut s'agir de la suprématie sur un territoire ou une organisation, d'un monopole, ou autre). Pour simplifier la suite du développement, nous supposerons qu'il s'agit de différents "ordres" d'une même religion (med-fan' ou autre) se disputant la garde d'une idole hautement sacrée ; les PJ appartenant à un ordre mineur, dont ils sont, soit les dirigeants, soit dans l'entourage de ceux-ci (conseillers, gardes du corps, valets, espions, etc...).
Ces derniers temps, la situation entre les deux ordres principaux s'est tellement envenimée qu'il parait inévitable qu'ils en viennent à un conflit ouvert ; et les grands maîtres de l'ordre des PJ ne voient pas comment le traditionnel banquet annuel entre les élites des différents ordres pourrait ne pas tourner à l'affrontement, verbal puis physique.
Ne pas se rendre au banquet mettrait l'ordre des PJ dans de grandes difficultés diplomatiques.
S'ils s'y rendent normalement, la nourriture y est copieuse et raffinée, mais les représentants des deux principaux ordres se disputant l'idole en viennent rapidement à s'affronter, d'abord en paroles, puis la situation dégénère et ils en viennent aux coups sous le regard affligé du patriarche chef spirituel du culte.
S'ils arrivent en retard (délibérément ou non) et donnent d'eux-mêmes une image respectable au patriarche, ou si (plus difficile) ils sont présents pendant l'affrontement mais parviennent à rester en dehors malgré d'abord l'insistance des deux grands à leur faire prendre parti pour l'un ou l'autre, puis les accusations de sympathie pour tel ou tel et les coups (volontaires ou ayant raté leur cible), c'est à eux que le patriarche, dépité par le comportement lamentable des autres, confiera la garde de l'idole.


Développement n° 2 :
Le régal fut fort honnête :
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train

(La Fontaine, Le rat des villes et le rat des champs)

Les personnages appartiennent aux forces de l'ordre. Ils savent que les représentants des principales organisations criminelles de leur ville (guildes de voleurs pour du med-fan', mafiosi pour l'Amérique de la Prohibition, gangs ou autres, selon le contexte dans lequel sera utilisé ce synopsis) doivent se réunir pour un grand banquet, à l'occasion duquel les diverses factions se partageront la ville, ou redéfiniront les limites de leurs sphères d'influence respectives. C'est peut-être la possibilité de coffrer tout ce beau monde ! Mais malheureusement, les moyens et les effectifs policiers sont largement dépassés par ceux dont disposent les criminels.
Les PJ doivent élaborer, puis mettre en ½uvre, le plan d'action des forces de l'ordre.
S'ils interviennent au début du repas, leurs adversaires feront front commun pour tenter de les repousser, ce qu'ils parviendront peut-être à faire, et leur infligeront certainement des pertes conséquentes.
Si par contre ils choisissent d'attendre plutôt que le repas soit bien avancé, les discussions auront dégénéré et les convives en seront venus aux mains. Non seulement certains ne seront plus en état de résister efficacement à leur arrestation, mais les sentinelles seront probablement moins attentives, si elles n'ont pas carrément pris part à la bagarre, et le coup de filet pourrait être un succès complet.


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